Mohamed Zouari, 49 ans, sans doute personne n’en avait jamais entendu parler avant qu’il ne soit assassiné de vingt balles de revolver muni de silencieux, le 15 décembre à Sfax. Cet ingénieur en aéronautique était spécialisé dans la conception de drones. Selon le communiqué d’une branche armée du Hamas, il travaillait sur un programme médiatisé par le Hamas lui-même.
La Brigade Izz al-Din al-Qassam (la branche armée de Hamas) vient de confirmer, dans la soirée du samedi 17 décembre, que son assassinat était l’oeuvre du Mossad qui, selon lui, en serait le commanditaire. Selon les premières données de l’enquête, les événements se sont produits un peu à la James Bond, quand un camion a bloqué la voiture de la victime, pendant que deux hommes armés- semble-t-il- le criblaient de balles.
القسام: اغتيال الزواري في تونس هو اعتداء على الكتائب وعلى العدو أن يعلم بأن دماء القائد لن تذهب هدرا.
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— حركة حماس (@hamasinfo) December 17, 2016
Les autorités tunisiennes ont annoncé l’arrestation de huit personnes de nationalité tunisienne- deux autres suspects, un de nationalité belge d’origine marocaine et un autre Tunisien sont en fuite- qui seraient impliquées dans ce meurtre.
Pour couronner le tout, la présence inopportune d’un correspondant israélien de la chaîne 10, a suscité la colère de l’opinion publique, des images le montrant sur le lieu du crime, chez Zouari à Sfax, tandis que d’autres images le montrent faisant son reportage en direct à l’avenue Habib Bourguiba, à quelques pas du ministère de l’Intérieur.
De son côté, le gouvernement a réagi par le biais d’un communiqué, dans lequel il précise que l’Etat s’engage à poursuivre les commanditaires impliqués dans le meurtre à l’intérieur du pays comme à l’extérieur, par tous les moyens légaux et conformément aux chartes internationales.
Le Syndicat national des journalistes tunisiens a joint sa voix, à travers un communiqué, à la réprobation générale: « Nous appelons les autorités tunisiennes à ouvrir une enquête sur la présence de la presse sioniste sur le sol national », a-t-il déclaré.
Cela dit, si l’implication du Mossad était avérée, ce ne serait pas la première incursion d’Israël en Tunisie: le 1er octobre 1985, une intervention militaire israélienne avait bombardé Hammam Chott, tuant un grand nombre de Palestiniens et de victimes collatérales tunisiennes. L’histoire retiendra également que le 16 avril 1988, un commando israélien, arrivé par la mer, avait visé Abou Jihad, numéro deux de l’OLP, assassiné dans sa résidence de Sidi Bou Saïd, où il avait pris ses quartiers.