Dans le cadre d’un point de presse organisé ce matin pour l’annonce officielle de la création de l’Association tunisienne des finances, en présence de son président Sami Boukri, l’ancien ministre des Finances, Mansour Moalla, des membres de l’association et des représentants des médias, Jalloul Ayed, ancien ministre des Finances, a dressé les principaux défis de l’investissement en Tunisie.
Tout d’abord, M. Ayed a rappelé que les petites et moyennes entreprises (PME) représentent 98% du tissu économique tunisien et offrent 70% de la main-d’œuvre. Et pourtant, elles ont été souvent négligées et aucune stratégie nationale visant leur développement n’a été mise en place depuis la révolution.
Néanmoins, certaines initiatives ont été lancées afin d’accorder davantage d’intérêt aux PME, à savoir la revue du cadre réglementaire de la micro-finance et la mise en place d’une politique globale d’inclusion financière.
Pour concrétiser ces initiatives, il a appelé le gouvernement à jouer son rôle, et ce, afin d’encourager l’initiative privée, la création des micro-projets et la lutte contre l’informel.
Pour ce faire, Jalloul Ayed a recommandé de promouvoir la micro-assurance en vue d’intégrer les entreprises informelles dans le circuit organisé.
Ainsi, après la mis en place du cadre législatif pour le capital investissement, il demeure important de promouvoir ce capital investissement à travers la création de fonds d’investissement en vue de procurer les fonds propres nécessaires aux entreprises. Et d’ajouter, que le problème de base du financement des entreprises tunisiennes n’est pas un problème d’endettement, mais plutôt lié à l’absence d’un marché de fonds propres qui réponde aux besoins de la Tunisie, notamment des régions de l’intérieur.
Rappelant que depuis la création de la CDC, une quinzaine de fonds ont été lancés mais il faut une spécialisation du capital initial.
Et vu que les PME souffrent généralement d’accès au financement bancaire, le renforcement du système financier tunisien s’impose, et ce, à travers la création d’un marché des obligations.
Dans le même sillage, il a affirmé que les PME ont besoin de tout un travail d’accompagnement et d’institutionnalisation énorme, exigeant la création d’un vrai cadre institutionnel.
Revenant sur la Conférence internationale sur l’investissement « Tunisia 2020 », M. Ayed a estimé qu’elle a connu un franc succès, les investisseurs ayant annoncé leur soutien financier à la Tunisie.
Aujourd’hui, pour que ces promesses soient concrétisées, beaucoup de travail s’impose. C’est vrai que la transition politique est réussie mais il est temps de réussir la transition économique, surtout que les investisseurs s’intéressent en premier lieu à la stabilité macroéconomique du pays.
Dans ce sens, il faut, selon M. Ayed, une volonté politique pour améliorer en priorité le climat des affaires, notamment le positionnement de la Tunisie dans le rapport « Doing Business 2017 » de la Banque Mondiale qui l’a classé, cette année, au 77ème rang parmi 190 économies étudiées.
Parmi les initiatives à lancer dans ce cadre figure la création du Conseil national de l’environnement des affaires comme c’est le cas du Maroc.
Toutefois, face à la dépréciation du dinar, Jalloul Ayed a estimé que la solution est difficile mais elle existe auprès de la BCT, et ce, via la création d’un mécanisme de garantie de change.
Au final, il a fait savoir que l’amélioration de la note souveraine de la Tunisie, qui a été abaissée plusieurs fois ces dernières années, est également un défi à relever.
Il est à noter que l’Association tunisienne des finances a pour vocation l’amélioration du secteur des finances et le développement de la citoyenneté, à travers l’organisation de débats et de rencontres avec toutes les parties prenantes, l’élaboration des études et rapports visant l’amélioration des lois relatives à ce secteur. Son comité d’honneur est composé des trois anciens ministres, à savoir Hakim Ben Hammouda, Jalloul Ayed et Mansour Moalla.
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