« Les journalistes agissent à visage découvert. Ils annoncent clairement leur qualité de journaliste et ne se dissimulent pas derrière une fonction ou une identité qui ne sont pas les leurs. Ils indiquent pour quel média ils travaillent ». Moav Vardi, le journaliste de la 10ème chaîne israélienne, a failli à une règle élémentaire de la déontologie.
Tout a été dit ou presque sur l’affaire du journaliste de la 10ème chaîne de la télévision israélienne, Moav Vardi, venu « couvrir » l’assassinat du martyr Mohamed Zouari. Reste que l’occasion est aujourd’hui surtout de s’interroger sur le comportement de ce journaliste qui n’est pas sans doute un.
Voici un journaliste travaillant pour un média exerçant dans la soit disant « la seule démocratie du Moyen-Orient » (c’est comme ceci qu’Israël se présente aux yeux du monde) qui se comporte comme un malfrat.
Une des règles déontologiques des journalistes stipule que « Les journalistes agissent à visage découvert. Ils annoncent clairement leur qualité de journaliste et ne se dissimulent pas derrière une fonction ou une identité qui ne sont pas les leurs. Ils indiquent pour quel média ils travaillent ».
Travaillant tantôt pour la BBC et tantôt pour la ZDF
Cet extrait repéré dans le Code déontologique des journalistes belges donne toute la mesure des effractions de notre soi-disant journaliste. Faut-il rappeler, à ce propos, que Moav Vardi s’est présenté avec un passeport qui n’est pas celui du pays où il exerce et qu’il a manipulé, par ailleurs, ses interlocuteurs en se présentant une fois comme un écrivain et une seconde comme un journaliste travaillant tantôt pour la BBC et tantôt pour la ZDF.
Autre interrogation est sans doute également utile: pourquoi la 10 ème chaîne israélienne et son présumé « journaliste », dont les « couvertures » du vécu tunisien ne sont pas légion se sont-ils pour une fois intéressés et soudainement à la Tunisie ? Celui qui pose la question ne peut qu’être habité par le doute.
Un travail d’archivage
La visite de Moav Vardi n’est-elle en fait qu’une mission : laisser une trace de l’acte criminel perpétré par le Mossad ? Soit un travail d’archivage, une pratique courante dans les milieux du renseignement.
Autant se demander si Moav Vardi, qui n’est pas à sa première « mission » et encore –pour na pas dire- à sa première infraction déontologique : il a été accusé d’espionnage en Irak (voir le lien http://www.israelnationalnews.com/News/Flash.aspx/37215), n’est pas bel et bien au service des renseignements de l’Etat hébreu ?
La 10 ème chaîne de la télévision israélienne ne pouvait-elle pas demander à une agence de presse audio-visuelle ou à une société de production de réaliser son reportage ? La question mérite aussi d’être posée.
A moins qu’il s’est agi de réaliser une « couverture » bien spéciale. Et que la 10 ème chaîne israélienne craignait, vu les exigences du travail demandé, que l’on découvre le pot aux roses. Ce qui accréditerait la thèse d’une véritable mission non journalistique mais de renseignement.
De toute façon et comme aimait à le dire l’écrivain français Jean Giraudoux « un criminel revient toujours sur le lieu de son crime ».
Et on vient par la suite nous donner des leçons sur une pratique objective du journalisme et nous gargariser de grands principes et idéaux relatifs à la liberté d’expression.