Trois associations ont boycotté le Dialogue sociétal sur les affaires de la jeunesse, lancé par la Présidence de la République. Il s’agit de l’organisation « I Watch », l’association Fanni Raghman Anni et Raj Tunisie. Retour sur deux conceptions différentes d’un dialogue pour la jeunesse.
Mohamed Chérif Kadhi, coordinateur du » Dialogue réel pour la jeunesse » entre les trois associations, nous a expliqué que les trois associations n’ont pas reçu une invitation pour participer au Dialogue sociétal sur les affaires de la jeunesse, tenu du 1er octobre au 13 novembre 2016. Même après avoir examiné le contenu du dialogue, les associations ont émis un certain nombre de réserves.
D’ailleurs rien que de voir le site officiel du dialogue pour constater que le responsable le plus jeune est la ministre de la Jeunesse et des Sports. De plus, les jeunes n’ont pas participé comme ils auraient dû le faire. Il y a bien eu quelques débats dans les maisons des jeunes, « mais on sait que les maisons des jeunes ne sont pas fréquentés par les jeunes », rappelle-t-il.
Même le site officiel de l’événement n’est pas juvénile côté conception, considère-t-il : « Nous avons l’impression que les jeunes n’ont pas entendu parler de ce Dialogue », indique-t-il. Toutes ces raisons ont poussé les trois organisations à lancer leur propre dialogue sous le slogan : « Le Dialogue réel pour la jeunesse ». En effet, elles considèrent que le dialogue sociétal sur les affaires de la jeunesse ne peut être un dialogue efficace s’il n’est pas spontané. La Présidence avait proposé des thèmes bien avant le déroulement du dialogue.
Et de considérer que dans la situation actuelle, il n’est plus possible d’exiger quoi que ce soit de la jeunesse ou d’utiliser des expressions révolues comme « sous l’égide de… » . « Nous avons opté pour un autre choix : laisser les jeunes s’exprimer librement sans leur soumettre des thèmes préétablis », dit-il.
Les séances de dialogue se déroulent actuellement dans tous les gouvernorats. Après chaque dialogue, une synthèse est rédigée. Une dernière réunion se tiendra en date du 30 décembre à Tunis avec la présence de plusieurs représentants de la jeunesse afin de sortir les notes d’orientation sur la jeunesse issues des séances de dialogue tenues dans les différents gouvernorats.