Malgré une récolte abondante d’agrumes en 2016, les producteurs ont exprimé leur colère à cause d’un marché incapable d’absorber toutes les quantités disponibles.
Un groupe d’agriculteurs ont jeté d’énormes quantités d’agrumes sur la route menant à Menzel Bouzelfa (gouvernorat de Nabeul) en signe de protestation contre l’impossibilité d’écouler leur récolte. L’Union régionale de l’agriculture et de la pêche Nabeul (UTAP – Nabeul) est intervenue pour les encadrer et afin que la protestation ne dérape pas.
Notons que le gouvernorat de Nabeul produit à lui seul 75% de la production nationale d’agrumes. Les autres gouvernorats produisent des quantités moindres.
Le président de l’Union régionale de l’agriculture et de la pêche de Nabeul (UTAP – Nabeul), Imed Bey, nous a affirmé que le problème majeur du secteur est l’incapacité du marché tunisien à absorber toutes ces quantités d’autant que seulement un quota de 3% de la production est destiné à l’exportation.
En 2016, la récolte des agrumes a été estimée à 600 mille tonnes. Ainsi, le président de l’UTAP – Nabeul a considéré que le quota actuel réservé à l’exportation d’agrumes est insuffisant pour résoudre ce problème. « Il faut revoir ce quota. L’industrie de transformation des agrumes serait la bonne solution. Contrairement aux idées reçues, les agrumes peuvent être assimilés par l’industrie de transformation. Ce n’est pas un produit fragile comme certains veulent le faire croire« , indique-t-il
En outre, le président de l’UTAP – Nabeul a, dans le même ordre d’idées, appelé à réformer les lois qui régissent l’export. Celles-ci, selon ses dires, sont « un handicap pour les exportateurs ! » Il a, dans ce sens, proposé l’augmentation du nombre des exportateurs d’agrumes qui sont actuellement au nombre de 14. « Si nous sommes les premiers dans l’exportation des dattes, c’est à cause de l’augmentation du nombre des exportateurs », affirme-t-il.
Pour trouver une issue à ce problème, une délégation de l’UTAP – Nabeul s’est entretenue avec le gouverneur de la région qui a tenu une réunion avec les agriculteurs. Le gouverneur a rencontré le ministre de l’Industrie et du Commerce et le secrétaire d’État chargé de la Production agricole. A la suite de ces réunions et rencontres, il a été décidé que certains ministères s’engagent à acquérir certaines quantités d’agrumes (ministère de l’Intérieur, ministère de la Défense et ministère de l’Education). Une usine de transformation d’agrumes à Sidi Bouzid pourrait écouler d’autres quantités.