On entend bien souvent qu’une bonne partie des jeunes Tunisiens ont déjà consommé de la drogue. 7% des jeunes, dont l’âge varie entre 18 et 30 ans, disent avoir consommé du cannabis. Tel est le résultat fourni par l’Observatoire national de la jeunesse, lors d’un workshop tenu hier avec la jeunesse tunisienne. Qu’en est-il au juste ?
Pour Mohamed Jouili, directeur de l’Observatoire national de la jeunesse : « Consommer de la drogue c’est un autre type de destruction ». D’après son analyse, il s’agit d’une confrontation face à la société mais aussi à soi-même. Les jeunes d’aujourd’hui critiquent les institutions soit à travers le discours ou le comportement mais surtout ils s’auto-détruisent .
« Ce n’était pas le cas dans les années 1980 et 1990 où le conflit était avec la société. Aujourd’hui, on assiste à une auto-destruction », affirme-t-il. » Le jeune, confronté à son échec personnel, est de plus en plus abandonné à lui même car la structure familiale n’existe pratiquement plus et son rôle est réduit à sa plus simple expression. La tendance est plutôt l’individualisme », précise-t-il.
Comment expliquer ce fossé social ?
L’absence de vision chez les jeunes prouve que le dialogue entre les jeunes et la société et les institutions étatiques est rompu. Ce constat est le résultat aussi du manque de confiance de ces jeunes envers ses structures.
Autre phénomène qui n’est pas mois dangereux : le terrorisme. Les organisations terroristes essayent d’endoctriner les jeunes. « Il y a, à mon avis, de sérieux problèmes économiques, d’identité et de difficulté d’intégration dans la société. C’est pourquoi la mise en place d’une stratégie nationale de la jeunesse est plus que jamais cruciale. « Il faut redonner confiance et espoir aux jeunes », explique M. Jouili.