Comment les jeunes voient leur avenir ? Le ministère de la Jeunesse et des Sports vient de tenir un workshop sur la jeunesse, en collaboration avec l’Observatoire national de la jeunesse (ONJ), qui a présenté un rapport sur les préoccupations des jeunes et leurs espoirs pour l’avenir.
Sans surprise, la première préoccupation des jeunes, du moins 53% d’entre eux, concerne le chômage. A coup sûr, la question sera le leitmotiv de l’année 2017 pour le gouvernement d’union nationale. D’après Mohamed Jouili, directeur de l’ONJ, les jeunes sont convaincus que les diplômes constituent une entrave pour accéder à un emploi décent. L’alternative pour eux est de quitter par tous les moyens le pays vers d’autres horizons, pour de meilleures conditions de vie.
Fort heureusement, tous les jeunes n’ont pas l’intention de fuir le pays puisque 42% d’entre eux estiment avoir la fibre entrepreneuriale mais que le système tunisien est verrouillé et n’incite pas à tenter l’aventure. Mohamed Jouili ajoute à ce propos : « Quand la révolution est arrivée pour faire le déverrouillage politique en matière de liberté d’expression, malheureusement d’autres domaines vitaux comme l’administration sont restés verrouillés ».
Comment sortir de cette impasse ?
Pour Faten Kallel, secrétaire d’Etat à la Jeunesse, elle constate une vraie conscience chez les jeunes que plusieurs sondages ont mis en évidence. Elle précise : « Ce n’est pas du pessimisme, mais plutôt un manque de confiance vis-à-vis des structures de l’Etat. «
Amani Riahi, 21 ans, membre de l’association citoyenneté et bénévolat “Ro2ya” nous confie : »J’aimerais bien que le ministère de la Jeunesse soit plus à l’écoute des jeunes. Ne dit-on pas que pour chaque problème, il y a une solution ? L’enfant d’aujourd’hui c’est l’avenir de la Tunisie. On peut en faire un acteur éminent de la construction du pays comme un élément destructeur. C’est donc l’école et tout le système éducatif qui sont à revoir sérieusement. Il faudrait également apprendre aux enseignants à parler aux apprenants. », indique-t-elle. Elle conclut: « Nous aimerions également voir plus d’activités culturelles telles que le théâtre, plutôt que des émissions télé frivoles. Mais j’insiste de nouveau le système éducatif est à revoir ».