La création d’un Front républicain est à la fois portée par une forte dynamique politique de la part de certains dirigeants comme Mohsen Marzouk, le secrétaire général du projet Machrou3 Tounes, ou encore Faouzi Elloumi, un des dirigeants du parti Nidaa Tounes. Or la question est de savoir pourquoi avoir choisi ce timing.
L’idée de constituer un Front républicain est émergente, notamment la création d’un front de la famille démocratique. Cette démarche a pour but de réunir toutes les tendances en un front uni.La question est de savoir si cette cohabitation est viable. Or, il y a un autre enjeu crucial.
« Créer un front ne date pas d’hier, mais depuis le mois de mai qu’on y pense sérieusement« , affirme Souhail Alouini, député du mouvement Machrou3 Tounes. En d’autres termes, la création d’un front démocratique progressiste a pour objectif de regrouper tous les partis et les personnalités politiques qui partagent la même idée commune, remettre l’équilibre politique et surtout recréer une bipolarité dans un régime démocratique.
Interrogé sur la question de la nouveauté d’aujourd’hui, il a répondu : « Nous assistons à des réunions préliminaires entre les différents partis dont Nidaa Tounes, l’UPL, les partis socialistes et des personnalités politiques. Il y aura d’autres personnes dont je ne peux citer les noms ». Et d’ajouter: « Probablement aujourd’hui, la situation est plus propice que jamais puisque la situation du pays nous pousse à nous regrouper autour d’un front ».
Cette cohabitation peut-elle réussir ?
« Personne ne peut prévoir à l’avance », a-t-il rétorqué. « Le but est de trouver le coming round sur des différents points sur lesquels nous devons nous mettre d’accord. D’ailleurs, à ce sujet, il y a des commissions qui sont en train de rédiger un pacte. Mais j’insiste sur le fait que ce n’est pas une fusion mais un accord politique« , poursuit-il.
Alors que les critères de former un front républicain émanent d’une proposition de plusieurs, n’est-ce pas également en vue des prochaines municipales ? : « Oui, en partie, mais il n’ y a pas que cela, il y a également les élections législatives en 2019 », ajoute-t-il.
Et il conclut : « Il y a plusieurs priorités, mais ce qui se passe aujourd’hui nous laisse un peu perplexes. Le chef du gouvernement Youssef Chahed n’a probablement pas l’équipe qu’il faut pour commencer à instaurer des réformes post-révoultion et apporter des solutions et donner l’espoir aux jeunes ».
Dans une interview accordée à notre magazine, Faouzi Elloumi, secrétaire national de Nidaa Tounes a précisé que pour réussir les élections municipales l’idéal serait de se retrouver au sein d’un seul parti. « Ce front a toutes ses chances. Si on ne trouve pas de solution pour Nidaa Tounes, il est fort probable qu’on optera pour cette solution », explique M. Elloumi.