A la suite des déclarations du ministre de l’Intérieur, lors de la conférence de presse tenue lundi 19 décembre concernant l’enquête sur l’assassinat de Mohamed Zouari, les députés de l’ARP ont souhaité auditionner les ministres de l’Intérieur et des Affaires étrangères, pour un complément d’informations dans cette affaire.
La séance d’audition a débuté à 10h 35, avec une 1H 35 mn de retard, en présence de 123 députés. Pour M. Jemli, député de l’UPL, il a affirmé que le même mystère qui a plané sur les assassinats de Chokri Belaid et Mohamed Brahmi, plane sur celui de Mohamed Zouari en ce sens que : « Nous avons l’impression de faire du surplace « , a-t-il ajouté.
D’après M.Jebira, député du parti Nidaa Tounes, il a fait savoir que » la création d’une agence de renseignement est une bonne initiative ». Il précise: « La question sécuritaire est un problème partagé dans toute la région, notre rôle est d’unir nos forces contre ce fléau ».
De son côté, Ameur Amroussia, député du Front populaire, a déclaré : « On est passé d’un assassinat à un autre, mais on n’a rien fait pour la mise en place d’une stratégie de lutte contre le terrorisme ».
Quant à Samia Abbou, députée de l’Alliance démocratique, elle a déclaré qu’il ne s’agit pas d’un manque de compétences mais d’absence de volonté politique : « Les trois assassinats de Belaïd, suivi de Brahmi et à présent celui de Zouari ont des circonstances similaires. »
Quant à la réponse du ministre de l’Intérieur, Hédi Majdoub, concernant les accusations contre le Mossad il a souligné qu’elles ne sont pas fondées, en précisant: “ On ne peut pas accuser le Mossad sans avoir de preuves et les déclarations médiatiques à ce sujet n’engagent que la responsabilité de leur auteur. Quant à nous, en tant que représentant de l’Etat tunisien, nous ne nous permettons pas d’accuser quiconque sans avoir la preuve de son implication”.
Comme il préconise d’instaurer une agence de renseignement agissant à l’étranger, “ mais ceci requiert des ressources financières et humaines très grandes, a-t-il indiqué. Et de continuer: « Pour un pays en transition démocratique comme le nôtre, il y a un réel besoin d’instaurer une agence de renseignement ».
Sur l’affaire du journaliste israélien, Hédi Majdoub a répondu qu’il était porteur d’un passeport allemand et quand il s’est présenté non pas en tant que journaliste mais en tant qu’écrivain. Toujours est-il, a renchéri le ministre, qu’aucune retransmission en direct n’a été effectuée à partir de la Tunisie, et ce, d’autant plus que le matériel utilisé n’est qu’un portable et un trépied.
Concernant le retour des terroristes en Tunisie, leur nombre s’élève à 800, a affirmé Hédi Majdoub, en poursuivant: « Nous les avons identifiés un par un, comme nous connaissons l’identité de ceux qui sont encore dans les zones de tension« .
Par ailleurs, Khemais Jehinaoui, ministre des Affaires étrangères, est revenu sur l’affaire du journaliste israélien en déclarant : « Les journalistes israéliens peuvent avoir 3 ou 4 passeports, comment le Ministère de l’intérieur peut-il les reconnaître ? ».