Après avoir adopté la loi de finances pour 2017, voilà qu’on parle déjà d’un projet de loi de finances complémentaire pour l’année 2017 (PLF 2017). Invité sur les ondes radiophoniques, l’économiste Monji Lemkaddem a souligné que la Tunisie est encore en train de suivre des politiques libérales qui l’ont conduite vers la crise.
Même si d’après la ministre des Finances, la PLF2017 complémentaire table sur un taux de croissance de 2.5%, « cela me paraît irréel, réagit l’économiste, d’autant plus que l’on n’est même pas sûr d’atteindre 1.5% de taux de croissance ». Il ajoute: » Si nous en sommes arrivés là, cela est dû à la simple raison que notre politique est basée sur la consommation et non sur l’investissement. Et d’ailleurs, notre politique reflète notre modèle de développement ».
Et de poursuivre: « Si nous ne changeons pas notre modèle de développement, nous risquons de refaire les mêmes erreurs, et ce sera pareil aussi pour les lois de finances qui suivront ».
Comme il s’est interrogé : « Sommes-nous prêts à revoir nos choix sur les réformes fiscales, ou sommes-nous capables de le faire ? ». Pour lui, la solution est claire, tant que le corporatisme domine, les réformes n’auront pas lieu, et tant que chacun défend ses intérêts, la question demeure taboue.
Il a également soulevé que ces politiques ont accordé la priorité aux lois du marché. Et de ce fait: « L’Etat devrait être plus sévère sur la question de la lutte contre la corruption et celle de la contrebande, en particulier sur les réformes fiscales », a-t-il indiqué.
En somme, le projet de Loi de Finances complémentaire 2017 est le 4 ème projet de loi qui sera discuté à l’ARP. Or l’augmentation du chômage, la dépréciation du dinar, le pouvoir d’achat en chute de 40 % n’ont fait qu’aggraver la crise. Cela dit, après la Conférence internationale sur l’investissement et la promulgation de la loi de Finances 2017, les choses iront-elles mieux ? Attendons voir!