Le mois de décembre n’a pas été de tout repos pour les jeunes médecins, notamment en formation.
Une avalanche de décisions prises, sans grande surprise, en leur défaveur s’est en effet abattue sur eux. L’annonce d’une décision unilatérale d’un changement de la date du concours de spécialité, pour le mois d’avril 2017 au lieu de la période habituelle de septembre, a suscité une vague de mécontentement et de protestations aboutissant à la création d’un nouveau corps syndical, l’Organisation Tunisienne Des Jeunes Médecins (OTJM), le 5 décembre dernier, et du lancement d’une pétition un jour plus tard, qui a rassemblé près de 1200 signataires.
Des dates d’examens décidées sans la concertation des intéressés, des choix de stages imposés et non équitables, un cursus de médecine de famille sans statut précis, des stages non rémunérés, voici le terrain miné sur lequel les jeunes médecins doivent avancer pour leur formation, et ce, dans l’indifférence générale.
Dos au mur et malgré la pression qui s’exerce sur eux au quotidien, les jeunes médecins ont rassemblé leurs efforts et ont mis un point d’honneur à défendre leur droits.
Cette fois-ci pas de violence, pas de slogans insultants , ni d’images chocs, mais seulement des médecins décidés à défendre leurs droits…en négociant.
Rassemblant leurs efforts et leurs revendications, les jeunes médecins se sont assis à la table des négociations sans trop tarder. Ainsi à l’issue d’un marathon de débats et de réunions avec le Ministère de la Santé, la mobilisation a enfin porté ses fruits. Le 23 décembre l’Organisation Tunisienne Des Jeunes Médecins (OTJM) déclare être parvenue à plusieurs accords :
- La Direction Générale de la Santé est intervenue dans la répartition des postes en l’adaptant au nombre de résidents, en respectant la proportionnalité entre les services comme l’ont proposé les collèges, et a promis de changer les modalités pour les prochains choix.
- Le ministère a promis d’organiser des réunions entre les différents collèges et les résidents afin de mieux adapter la répartition entre les services tout en veillant à équilibrer le nombre entre les différents services en ayant comme objectif premier la formation des résidents.
- Une répartition des postes restants sur deux groupes distincts sera réalisée ( ancien / nouveau régime) après le choix des deuxièmes années proportionnellement selon le quota des résidents.
- Un statut de résident sera accordé lors de la formation en Médecine de Famille au troisième cycle des études médicales (TCEM) .
- Une seule session de résidanat aura lieu en septembre 2017 (les 120 postes des régions inclus) , avec une dernière cartouche en 2018.
- Les internes de la FMT seront payés pour le mois supplémentaire de novembre.
La mobilisation des jeunes médecins et les efforts qu’ils ont déployés durant près d’un mois leur ont permis de se faire entendre. Serait-ce un premier pas dans l’amélioration de leurs conditions de travail et de formation ?