Bien que l’enquête sur l’assassinat de la figure de l’opposition Chokri Belaïd ait été lancée depuis plus de trois ans, la question est de savoir s’il y a de nouveaux éléments dans l’enquête. Une énième audience dans l’affaire Chokri Belaïd se tient aujourd’hui.
Quelles sont les révélations faites par le comité de défense chargé de l’affaire Chokri Belaïd ?
Allons-nous enfin connaître la vérité? C’est ce que tout le monde souhaite. Car l’affaire de Belaïd est l’affaire de tous, a rétorqué Mustapha Ben Ahmed, député indépendant. Faisant un recoupement de certains éléments ayant retenu l’attention le jour de l’assassinat, soit le 6 février 2013, il s’avère que les soupçons portés sur certains individus ont été ignorés ou n’ont pas fait l’objet d’une investigation plus poussée.
Comme l’ambulancier qui se trouvait sur la scène du crime et qui a déclaré n’avoir rien vu ni remarqué. Ce même ambulancier a été emprisonné quelque temps après pour des faits de drogue. Plus grave encore, qu’a-t-on fait à l’encontre de ces imams qui, au vu et au su de tout le monde, ont appelé durant leurs prêches au meurtre de l’ancien secrétaire général du Watad ?
A ce jour, nous ignorons encore les noms des vrais commanditaires de l’assassinat qui, à l’évidence, n’ont pas intérêt à ce que la vérité éclate au grand jour, et qui semblent avoir le bras long pour être restés aussi longtemps dans l’ombre. Autant que questions troublantes qui ne trouvent pas réponse et qui continueront à tarauder l’esprit des proches et amis du martyr.
Le volet de l’enquête
Notons que l ‘examen balistique a dévoilé que Belaïd a été assassiné par une arme de 9mm, présentée au juge d’instruction en fin de mars 2013.
Mais dans une déclaration récente de Hédi Majdoub, ministre de l’Intérieur, il s’avère que d’après un autre examen balistique effectué par des experts hollandais, l’arme du crime était du type Beretta 92-93 : “Ce type d’arme n’est pas utilisé par les agents des forces de l’ordre,” informe le ministre.
De son côté, Mohamed Jmour, secrétaire général adjoint du parti des Patriotes démocrates unifié (PPDU), nous confie : » Nous avons demandé aux autorités des copies des PV d’investigation de la police et des jusges d’instruction qui se sont succédé. En vain. En outre, qui a permis à l’un des principaux inculpés tel Aboubaker Hakim – suspecté également du meurtre de Mohamed Brahmi – de s’échapper lorsqu’il s’est réfugié au domicile de ses proches alors que la demeure était encerclée par la police ? Il ne nous a pas été permis non plus d’avoir accès aux comptes bancaires de ces suspects pour remonter aux commanditaires qui les ont financés ou en tout cas d’où proviennent ces financements ?
Aujourd’hui, nous avons pu entendre les responsables du ministère de l’Intérieur et des cadres de la sûreté nationale. Il conclut : « Le procès sera de nouveau reporté et nous attendons que la Chambre criminelle nous annonce la date du nouveau procès ».