Le Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES) a dévoilé les résultats d’une enquête sur la perception des jeunes à l’égard de l’immigration non réglementaire , faite en collaboration avec l’ONG Rosa Luxumbourg, aujourd’hui, 27 décembre, lors d’une conférence de presse tenue à son siège.
L’enquête intitulée « Les jeunes et la migration non réglementaire : enquête de terrain des représentations sociales, les pratiques et les attentes », a été réalisée à partir d’un échantillon qui a touché 1168 jeunes (20 – 29 ans) répartis sur six gouvernorats (Ariana, Kef, Mehdia, Kasserine, Médenine et Gafsa). Les filles représentent 53% des sondés. 55,4% ont un niveau secondaire, 27,6% universitaire, 15,7% primaire et seulement 1,3% n’ont pas eu accès à l’école.
L’enquête montre que les jeunes enquêtés ont des problèmes d’ordre familial, ou commis des actes qui relèvent du pénal : problèmes familiaux (24%), cambriolage et vol à l’arraché (16,9%), violence dans les stades (13,7%), problèmes dans le milieu professionnel (16,4%), font partie des réseaux de l’immigration clandestine ( 9,2%), problème avec les agents de l’ordre (18,7%), ivresse en pleine rue (9,6%), commerce interdit ( 10,5%) , dealer ( 6,9%), vagabondage (11,7%).
23,1% des jeunes enquêtés affirment qu’ils veulent émmigrer à cause du chômage, 21,2% voudraient quitter le pays à cause des problèmes matériels, 13,6% à cause de problèmes sociaux, 11,8% pour des raisons liées aux études. 31,3% d’entre les sondés sont favorables à l’immigration clandestine si l’occasion pour une immigration réglementaire ne se présente pas.
L’envie d’émigrer a surgi surtout après la révolution : 66,8% des jeunes enquêtés ( jeunes hommes) ont commencé à considérer l’immigration comme une solution à leurs problèmes juste après la révolution. Quant aux femmes enquêtées, la plupart ont commencé à se laisser tenter après la révolution.
En ce qui concerne le financement de l’immigration clandestine, 33,9% des interrogés ont indiqué qu’ils pourraient se procurer les frais d’eux-mêmes et 18,3% affirment que leurs parents sont prêts à financer l’immigration. Les amis, les frères, les proches et d’autres personnes financeront aussi l’immigration de ces jeunes.
Par ailleurs, 9,2% du total des répondants ont tenté une migration non- réglementaire. Ce qui implique que 29,6% de ceux qui sont prêts à l’immigration ont eu des tentatives effectives qui ont échoué. D’après l’enquête, 24% des répondants affirment qu’ils s’en sont remis au passeur qui se trouvait dans leur quartier et 15% d’entre eux confirment qu’ils ont contacté le passeur pour s’informer de l’organisation et des préparatifs du voyage.
Retour des jihadistes, déchéance de nationalité… et 45% des jeunes Tunisiens rêvent encore de fuir leur pays.
— Olfa (@Mimouna) December 27, 2016