Faut-il fermer les frontières afin de se protéger du terrorisme ? Serait-ce un besoin urgent de sécurité, ou un besoin d’isolement ?
Voici l’avis de Jacques Attali, professeur, écrivain, ancien conseiller spécial auprès du Président de la République François Mitterrand de 1981 à 1991, et président de Positive Planet (organisation internationale à but non lucratif, rassemblant l’ensemble des institutions de microfinance du monde). Il est l’auteur de l’article “Non, vous n’avez pas le monopole du peuple”, publié sur son compte LinkedIn.
D’après M. Attali, fermer les frontières ne protégera pas mieux du terrorisme. Seule la coopération internationale le peut. En d’autres termes, fermer les frontières ne créera pas non plus d’emplois, où tout le monde va se trouver en crise. Il ajoute: “Comme il ne protégera pas l’identité nationale et ne créera pas de la croissance car cela privera le pays des marchés des investissements et des innovations venus d’ailleurs. Autrement dit, cela ne donnera pas plus de pouvoir au peuple car cela conduira inévitablement à un gouvernement autoritaire ».
Plus généralement, “ fermer les frontières c’est se condamner à vivre dans un monde où les autres en feront autant. Ce qui conduira au pire, pour tous”, souligne-t-il. Renforcer la réponse de la démocratie vivante, c’est ce que préconise M. Attali. Il déclare, dans ce contexte, qu’ il faut lutter contre l’isolationnisme, en poursuivant : “en se préparant à être plus fort dans un monde ouvert et passionnant”.
Mais pour ce faire, il faut une démocratie exigeante, intransigeante contre la corruption, les passe-droits, les abus de pouvoir, les injustices, les sectarismes, les racismes, les intolérances, les violences de toutes sortes, qui humilient le peuple, et l’isole de lui-même.
Il conclut à la fin de son article : « Sans être évidemment béatement plus ouvert aux autres que ceux-ci ne le sont à nous.C’est dans ce combat permanent que la liberté et l’abondance l’emporteront sur la dictature et la régression ».