Si le Conseil supérieur de la magistrature n’a pas ouvert ses portes, c’est parce que sa composition n’a pas encore été finalisée. La création du CSM fait encore polémique. Et pour cause, il aurait dû prendre ses fonctions le 14 décembre 2016.
La présidente de l’Association des magistrats tunisiens, Raoudha Karafi, souligne dans ce contexte: « Nous voulons une justice de qualité dans laquelle elle devra garantir les droits des citoyens. Je dis non au pouvoir politique et non à la mainmise ».
Et de poursuivre: « Nous continuons la mobilisation durant les deux jours, les 28 et 29 décembre, et nous allons reporter tous les procès. Quant à la journée du 29, il y aura un grand rassemblement sur l’ensemble du territoire tunisien, devant la Cour des comptes, le Tribunal de première instance etc. »
De son côté, la magistrate Kalthoum Kannou exige la clarté de la part du Chef du gouvernement. Elle précise: « Les cartes sont entre les mains du Chef du gouvernement. Autrement dit, le pays ne peut plus aujourd’hui supporter autant de crise, qu’elle soit sécuritaire ou économique. J’ajouterais que le pays n’a pas besoin de connaître d’autres crises comme celle de la magistrature. Mon message s’adresse au Chef du gouvernement : « si vous subissez des pressions de la part de certains partis politiques, vous devez jouer pleinement votre rôle de Chef du gouvernement et contrer toute pression. En somme, vous devez servir l’intérêt du pays avant les intérêts partisans ».
Elle conclut: « Il faut que le CSM soit à l’écart des tiraillements des partis politiques mais aussi du pouvoir exécutif. Sans le CSM, la Cour constitutionnelle n’aura pas lieu. Les attentes des Tunisiens sont de taille, avoir un Conseil et une Cour constitutionnelle, c’est garantir un Etat de droit et consolider une justice indépendante ».
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