Le vice-président du Groupement interprofessionnel des fruits, Mohamed Sahraoui, explique la hausse des prix des dattes et des agrumes en Tunisie. Explication.
Les prix des dattes et des agrumes ne sont pas accessibles pour le consommateur, malgré une offre surabondante surtout pour les agrumes.
Pour les dattes, les averses ont engendré des pertes
Mohamed Sahraoui a indiqué que la pluie a endommagé la récolte des dattes à Kébili et à Souk Lahad, ce qui s’est inévitablement répercuté sur l’offre cette année. En ce qui concerne les prix, notre interlocuteur a fait savoir que l’usine achète le kilogramme de dattes à deux dinars cinq cents, l’exportateur ou le marché local à quatre dinars. Si le prix atteint 7 ou même 9 dinars cela est dû à un problème de distribution et de contrôle à la fois », remarque-t-il. Il qualifie l’écart du prix d’inimaginable. Notons que cela concerne Deglet Ennour, la meilleure qualité de dattes. D’après la même source, en date du 27 octobre 2017, 28 mille tonnes de dattes ont été exportées, ce qui a généré un montant de 140 millions de dinars contre 23 mille tonnes, générant 99 millions de dinars, dans la même période en 2015.
Que se passe-t-il avec les agrumes ?
Pour Mohamed Sahraoui, la récolte des agrumes cette année (500.000 tonnes) est une surprise pour les agriculteurs. Il a rappelé que la Clémentine destinée à l’exportation a été touchée par la pluie, ce qui a retardé son exportation vers les marchés extérieurs. Mohamed Sahraoui ne manque pas de proposer des solutions pour gérer cette surabondance. Le marché local est capable d’absorber entre 20 mille et 25 mille tonnes. Il conseille de se tourner vers le marché russe.
Répondant aux revendications des personnes qui disent qu’il faut mettre en place des usines pour la transformation des agrumes, le vice-président du GIF a indiqué que l’investissement industriel nécessite tout un schéma de financement et un plan d’affaires afin de convaincre les banques. » Il y avait bien deux usines de transformation mais étant donné la discontinuité dans les livraisons due aux récoltes souvent pas assez abondantes, elles ont dû fermer « , regrette-t-il. Pour éviter ce scénario, il a recommandé à ceux qui se lancent dans ce genre d’investissement de se tourner vers l’exportation en cas de récolte faible d’agrumes pour qu’ils puissent se maintenir en activité. » Par ailleurs, il a regretté qu’ uniquement 20% de la récolte passent par les circuits officiels contre 80% qui se vendent dans des circuits non réglementaires, ce qui cause la hausse des prix. Il a rappelé que la concurrence concernant l’exportation des agrumes est rude étant donné que le Maroc exporte 1 million de tonnes, l’Espagne 3 millions de tonnes…