La Tunisie est-elle prête à accueillir un nombre massif de terroristes qui varie entre 5000 et 6000, selon l’ONU, alors que dans une déclaration récente du ministre de l’Intérieur on a évoqué le chiffre de 800 terroristes déjà de retour. Que prévoit le volet juridique? Le président de l’Association Tunisienne pour l’Intégrité et la Démocratie des élections- Atide, Moez Bouraoui, a dressé un bilan de la situation actuelle.
Le sujet du retour des terroristes agite la Toile depuis quelques jours. Selon les dispositions constitutionnelles, « on ne peut en aucun déroger à la règle parce que les articles 25 et 49 de la Constitutions sont clairs », affirme-t-il. Autrement dit, nous n’avons pas le droit de refuser le retour au pays à tout détenteur de la nationalité tunisienne ou l’en déchoir.
Le véritable problème est comment gérer ce retour ? Disposons-nous d’un centre de détention capable d’accueillir un nombre aussi important de terroristes, du moins ceux d’entre eux qui feront l’objet de poursuites ?
D’après M Bouraoui, l’ erreur à ne pas commettre est de placer les terroristes dans le même centre de détention que les prisonniers de droit commun. Il précise: « Or en les mélangeant ensemble, le recrutement des autres détenus quant à leur endoctrinement sera plus facile, mais plus encore, ils seront beaucoup plus dangereux que les extrémistes eux-mêmes ».
Mais ce que propose M.Bouraoui serait d’appliquer la stratégie du goutte-à-goutte : rapatrier les terroristes par groupes de 50 ou 100. Avec des accords diplomatiques des Etats où sont détenus les terroristes comme la Syrie, ou pourrait trouver des solutions, tels que les jugements sur place dans les pays où ils y sont.
Sur une autre question des terroristes qui reviennent d’une manière non officielle, il a répondu de renforcer les contrôles à nos frontières afin d’empêcher leur infiltration. Comme il a indiqué également qu’un grand nombre de terroristes ne sont pas fichés et ont généralement des noms d’emprunt et des faux documents.
Il a souligné: « On ne pourra rien prouver contre eux car leurs aveux ne sont pas sincères. Et là il s’agit d’un problème épineux, qu’il va falloir résoudre autrement ».
Il conclut : « Je pense qu’il y a des solutions parce que le monde entier nous observe. Le retour des terroristes et la façon de le gérer ne sont pas qu’une affaire tuniso-tunisienne, elle est internationale. Il va falloir traiter le dossier avec beaucoup d’intelligence. La Tunisie devrait insister sur le fait que les terroristes détenus hors de ses frontières soient jugés par les pays qui les détiennent. Il ne faut pas se leurrer, la Tunisie n’est pas dotée de moyens logistiques ni de moyens tout court pour faire face à l’ampleur de ces retours. C’est le moment pour notre diplomatie de sortir le grand jeu car l’échec n’est pas permis. « .