Dans une déclaration accordée à leconomistemaghrebin.com Rached Bouaziz, Doyen de la Faculté des sciences économiques et de gestion de Nabeul, revient sur le bilan socioéconomique de l’année 2016 et dresse ses prévisions pour 2017.
L’année 2016 a été marquée par deux problèmes majeurs. Il s’agit de la faiblesse dans le secteur du tourisme, et ce, à l’issue des événements terroristes qu’a connus la Tunisie au cours de l’année 2015, à savoir les attentats de Bardo, Sousse et Mohamed 5 – Tunis.
Il s’agit également de la faiblesse dans les secteurs des phosphates et pétrole due aux troubles sociaux d’une part et la faiblesse de l’Etat, d’autre part.
Ces problèmes majeurs de l’année ont engendré, selon M. Bouaziz, une croissance faible située à 1,4%, un déficit budgétaire beaucoup plus élevé que prévu représentant 5,7% du PIB contre 3,9% ainsi qu’un déficit extérieur toujours élevé. Par conséquent, ces indicateurs alarmants ont entraîné un taux d’endettement supplémentaire inévitable.
Cependant, la Tunisie a terminé l’année 2016 sur de bonnes notes, et ce, avec notamment la réussite de la Conférence internationale sur l’investissement Tunisia 2020, organisée les 29 et 30 novembre, lors de laquelle des accords ont été conclus et des promesses ont été annoncées par les représentants des pays amis et frères de la Tunisie.
Sauf que ces bonnes notes sont, selon ses propos, aujourd’hui contrariées par l’idée du retour des terroristes, ce qui pourrait toucher les intentions d’investissement.
Quid des perspectives
Pour l’année 2017, le doyen prévoit une croissance économique plus élevée que l’année 2016, surtout suite aux retombées de la Conférence Tunisia 2020 mais parallèlement le taux d’endettement sera plus élevé.
Il prévoit ainsi le retour de tentatives inflationnistes, vu que la croissance en 2017 sera tirée par l’investissement. Sachant qu’à la fois le Budget de l’Etat pour l’exercice 2017 prévoit un taux d’investissement plus élevé en prévision des retombées positives de Tunisia 2020.
A moyen terme, notre interlocuteur prévoit l’amélioration du taux d’endettement. Cette amélioration s’explique d’une part par le retour de la croissance économique et par le rééchelonnement des dettes extérieures, d’autre part.
De ce fait, Rached Bouaziz a affirmé que l’année 2017 ne sera pas une année très difficile pour la Tunisie. Mais cela n’empêche qu’il faut revenir au travail, booster l’investissement public et privé, attirer l’investissement étranger afin d’accélérer la relance.
Au final, il a conclu que la réussite de la transition économique dépend de la stabilité sociale et sécuritaire que sur laquelle toutes les parties prenantes doivent miser.