Pourquoi les médiateurs tunisiens onts-ils opposé une réaction aussi outrée aux propos du Figaro, canard droitier comme chacun sait ?
Traiter la France de collaboratrice lors de son occupation allemande, pendant la Grande guerre, divulgue une attitude à la fois stigmatisatrice et arbitraire. Car cette manière, torve, de juger occulte l’évidence d’une France bipolarisée où résistaient maintes légions de partisans.
Plus tard viendra la chanson des partisans avec cette expression : « Montez de la mine, descendez des collines, camarades. Ohé partisans… ». Il y avait donc des collaborateurs mais aussi des Français résistants et déportés. Parmi eux – je l’ai bien connu à Paris -, Chombard de Law, géographe-sociologue et pilote de chasse, homme au-dessus de tout soupçon s’il en est.
De même, proclamer la Tunisie foyer quasi principal du terrorisme international occulte la foule des combattants opposés au djihadisme armé. Entre autres soldats montés à l’assaut des émirs autoproclamés, Belaïd et Brahim furent assassinés. Le procédé mis en œuvre par les corbeaux du Figaro émarge au programme où figure l’amalgame. La Tunisie exporte ses jihadistes mais elle n’est pas que cela.
Bien plus intelligent et conscient de la situation, Bachar El Assad pose une condition pour évacuer de ses prisons les Tunisiens aux mains ensanglantés : obtenir des hauteurs de l’Etat campés à Carthage et à la Kasbah, la réponse à cette question : Qui les a envoyés de la Tunisie vers la Syrie ? C’est aussi ce que cherche à savoir le comité organisé pour divulguer les commanditaires des assassinats orchestrés. Si vraiment les jeunots du Figaro cherchaient l’authentique foyer de la terreur mondialisée, ils seraient mieux inspirés de jeter un coup d’œil discret vers les Territoires occupés.
Le vote onusien vient de leur indiquer le chemin d’où la piste remonte aux funèbres programmateurs du chaos créateur des massacres et du malheur. Au beau milieu de la grande marmelade, le Cheikh Rached Ghannouchi évoque nos enfants sportifs devenus malades.
Nouvelle manifestation de la bipolarisation : les uns veulent incarcérer au moment où les autres préfèrent soigner les dépositaires de l’islam en colère contre la dépravation passée en contrebande, semble-t-il, sous le couvert de l’émancipation. Au vu d’une pareille salade, comment seront accueillis les traqués en terre syrienne, irakienne ou libyenne ? Qui aura le dernier mot, les théocrates ou les démocrates ?