La question sur le retour des terroristes inquiète depuis quelques jours la Toile mais aussi la classe politique. Qu’en pensent certains experts et responsables?
Saïda Garrache, conseillère auprès du Président de la République, a précisé le nombre d’apprentis-terroristes ayant rejoint Daech : 2 926, un peu moins que le chiffre de 3000 annoncé par la présidence du gouvernement.
Mme Garrache appelle les Tunisiens à faire davantage confiance aux sécuritaires, car ils sont en train de multiplier les efforts pour protéger les Tunisiens et la Nation. Elle a cité l’exemple de Ben Guerdane: grâce à la solidarité des citoyens, l’opération sécuritaire a été menée de main de maître par les forces armées pour faire face à l’intrusion d’un groupe de terroristes. Elle a également précisé que le terrorisme frappe un peu partout dans le monde et qu’il n’est pas propre à la Tunisie.
S’agissant de la polémique autour de la déchéance de nationalité: « Il s’agit d’un faux débat », souligne Mme Garrache. Elle a déclaré: « Voyez ce qui s’est passé en France et comment cette question a divisé les Français. Parler de déchéance est comme si la Tunisie reniait la charte qu’elle a signée avec les Nations unies qui interdit aux pays signataires de faire de leurs ressortissants des apatrides. »
Et de poursuivre: « Mais qu’on veuille ou pas, ce sont des Tunisiens, nous devons assumer notre responsabilité. Et en cas de retour, la loi en vigueur sera appliquée. »
De son côté, Aleya Allani, spécialiste des mouvements islamistes, a mis l’accent sur le nombre important des Tunisiens emprisonnés à l’étranger (répartis entre les sans-papiers, les immigrés clandestins, les prisonniers des droit commun et les terroristes…).
Sur le retour des terroristes, « nous devons prendre des mesures sur le plan logistique et identifier tous ceux qui sont partis. Les terroristes qui seraient de retour sont indéniablement une mine d’informations dont nous devons nous servir aujourd’hui et demain, pour mieux nous protéger », a indiqué M. Allani.
» Et sur cette base de données, nous saurons comment ils ont été endoctrinés, dans quels pays, où ont-ils été entraînés… », conclut-il.