Deux années se sont écoulées depuis la finalisation de la transition politique. Mais la situation socio-économique de notre pays demeure difficile : un chômage qui s’accroche, une croissance qui peine à redécoller, un déficit accentué de la balance commerciale et de la balance des paiements.
Quant à la dette publique, elle a pris 10,5 milliards de dinars jusqu’à octobre 2016, pour atteindre au cours des dix premiers mois de cette année 54,9 milliards, ou 62,2% du PIB, soit une augmentation de près de dix points du PIB par rapport à octobre 2015.
Toutefois, l’effet de ce contexte morose a été atténué par la relative maîtrise du risque sécuritaire, qui a notamment contribué à revitaliser quelque peu le flux touristique et à favoriser un climat plus propice à l’investissement. Tout cela a permis à l’activité boursière de terminer l’année 2016 sur une note positive, avec l’indice Tunindex qui a clôturé l’année avec un rendement de 8,86%.
La trajectoire du Tunindex, indice de référence de la Bourse, a connu deux phases :
Une phase de nette hausse qui se termine vers le début du mois de février, suivie par une phase en dents de scie en rythme avec les publications des indicateurs économiques et des bonnes performances des sociétés cotées.
L’indice Tunindex a poursuivi jusqu’au 02 février 2016 sa tendance haussière initiée en décembre 2015 (+1,85%); période durant laquelle l’indice a progressé de 8,62%, soit quasiment le gain cumulé de toute l’année 2016. Après cette période et jusqu’à la fin de l’année, l’évolution s’est faite en dents de scie, impactée, négativement, par les troubles sociaux et la publication d’indicateurs macroéconomiques décevants, et positivement par les indicateurs financiers des sociétés cotées qui étaient positives dans l’ensemble.
Ce rendement positif de l’indice Tunindex repose essentiellement sur la performance de deux secteurs : le secteur bancaire et le secteur des biens de consommation qui ont apporté respectivement 5,14% et 3,11% à la variation globale de l’indice. D’autre part, les pressions persistantes sur les réserves en devises durant cette année, et surtout depuis la fin du premier semestre, ont pesé sur la parité du dinar vis-à-vis des principales devises. Cela a poussé le Tunindex, exprimé en EUR et en USD, en territoire négatif. Et l’indice phare en Dollar américain a terminé l’année avec un repli de 5,79%. Dans le même sillage, mais à un degré moindre, le Tunindex en Euro, a reculé de 0,67%.
Les échanges ont pâti de la situation économique critique du pays, de l’attrait des investisseurs pour les rendements des émissions de l’Etat et la détérioration tenace de la liquidité des banques.
De ce fait, le volume des transactions sur la cote de la Bourse a perdu 19% par rapport à 2015; sachant que le volume quotidien moyen s’est limité en 2016 à 6,9MD contre 8,6MD en 2015.
Excepté pour les OPCVM, la baisse du niveau des échanges a touché aussi bien les investisseurs locaux qu’étrangers qui ont terminé l’année avec un solde négatif de 119,4MD; ce qui ramène leur part dans la capitalisation boursière à 24,45% contre 25,58% à la fin de l’année 2015.