« La réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique est en retard. Comment passer à l’action pour la concrétiser? » Ce sont par ces propos que Slim Khalbous, ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a donné le coup d’envoi des préparatifs du Plan de mise en œuvre de la réforme de ce secteur, et ce, en présence des présidents des universités.
Un diagnostic a été élaboré par la Commission nationale de la réforme universitaire sur la période 2012-2015. Malgré ce diagnostic, le plan d’action pour la mise en place de la réforme universitaire n’a été adopté que lors de la dernière réunion du Conseil des universités, tenue le 28 décembre 2016.
Pourquoi ce retard? « Le manque de volonté politique, les tractations entre les parties prenantes et l’absence de méthodologie claire», ont été les principaux freins à la mise en place de ce plan, explique le ministre.
Notons que l’objectif de la réunion du 28 décembre dernier consistait dans l’organisation des Assises nationales de mise en œuvre de la réforme de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, les 30 juin et le 1er juillet 2017. «C’est un projet important pour le développement humain, social, culturel, économique et international de nos universités», a déclaré Slim Khalbous.
Ce projet vise, à l’horizon 2030, l’amélioration de l’environnement de l’Université, du système de l’enseignement supérieur et la valorisation des compétences personnelles et professionnelles des étudiants et des compétences tunisiennes à travers l’innovation, la création et la mise des étudiants au centre des intérêts de l’université tunisienne. Une fois réalisé, ce projet permettra également l’adoption d’une méthodologie transparente. «Viser l’excellence est à notre portée. La réalisation de ces objectifs est possible», a affirmé Slim Khalbous avec détermination.
La réforme sera pilotée par une Commission nationale composée du ministre, du secrétaire d’Etat, des présidents des universités et des représentants des acteurs clés du secteur (syndicats, étudiants, enseignants, députés de la Commission de l’éducation relevant de l’ARP, associations…). La commission nationale devrait produire une vision de l’université à l’horizon 2030 et un projet de loi cadre qui englobera toutes les réformes proposées.
Dix commissions spécialisées seront constituées autour de cinq axes majeurs, issus du diagnostic 2012-2015, à savoir:
- Qualité de la formation et employabilité des diplômes;
- Recherche et innovation;
- Gouvernance et gestion des ressources;
- Carte universitaire;
- Enseignants et pédagogie.
Deux commissions thématiques ont été prévues pour chaque axe de ce plan. Chaque commission sera composée de quatre membres permanents (un président d’université, un directeur général du ministère, un représentant du syndicat enseignant et un conseiller juridique pour valider les lois et/ou décrets nécessaires).
Notons que des délais ont été fixés pour chaque commission. La commission nationale devrait présenter son rapport avant le 31 mai 2017. Les rapports définitifs des dix commissions thématiques sont à présenter avant le 29 avril 2017. Le délai pour la présentation des rapports techniques des sous-commissions a été fixé au 31 mars 2017.
De plus, selon le besoin et la thématique de la chaque commission, d’autres membres seront invités à prendre part aux travaux, en concertation avec certains corps de métiers, comme l’Ordre des experts comptables, la Conect et autres.
Enfin, certaines sous-commissions techniques seront créées pour des dossiers précis, tels que l’accréditation, et les critères de classement des universités.
Le ministre a par la même occasion annoncé que le système LMD sera révisé en profondeur au cours du premier trimestre 2017. « Ce système est handicapé par des examens qui n’en finissent pas », a-t-il précisé.
Par ailleurs, il a affirmé que des ressources financières seront accordées aux différents établissements universitaires et notamment pour renforcer la recherche scientifique en Tunisie.