Le nombre des détenus dans les prisons tunisiennes pour usage et consommation de stupéfiant a atteint le chiffre de 6700 en 2016, a indiqué Ghazi Jribi, ministre de la Justice, lors de son audition devant la commission de la législation générale au sein de l’ARP.
D’après le ministre, ce nombre se repartit comme suit : 3000 personnes emprisonnées pour la première fois, 510 pour la deuxième fois et plus de 2500 récidivistes. Cependant 2500 ont été graciées pendant l’année 2016.
Commentant le projet de loi relatif à la révision de la loi 52, le ministre a considéré qu’il faut tenir compte du volet médical puisque l’ancienne loi ne l’a pas prévu. Le ministre a estimé par la même occasion que le projet de loi en cours de discussion diminuera le nombre des détenus pour consommation de drogue, étant donné qu’il prévoit des sanctions alternatives.
Revenant sur le nombre des détenus dans les prisons tunisiennes, M. Jribi a indiqué que la population carcérale s’élève à 11.868 dont 358 femmes. Elle se repartit comme suit : – consommation de stupéfiants 6662 (3982 condamnés et 2680 arrêtés); – vol, 3031 personnes placées en garde à vue et 2819 jugées; – meurtres, 2604 dont 967 mis en garde à vue; – agression, 1799 arrêtés dont 1015 condamnés; – crimes de terrorisme et de blanchiment d’argent 1464 personnes arrêtées.
Le ministre a dévoilé par ailleurs des chiffres alarmants en ce qui concerne la capacité d’accueil des prisons. Il a indiqué que la majorité des prisons ont dépassé de loin leur seuil de capacité. Ainsi, à titre d’exemple, la prison civile de Kairouan a atteint les 113% et la prison civile de Monastir 92%.
Dans le même contexte, le directeur général des prisons a indiqué qu’il existe un manque chronique de psychologues dans les prisons tunisiennes. En effet, le respect des critères internationaux exige un psychologue pour 40 prisonniers; alors qu’en Tunisie, on compte un psychologue pour 750 prisonniers.