La loi sur les investissements en Tunisie est acceptable, bien qu’avec des insuffisances, dans sa première étape; et elle permet d’avancer sur la bonne voie, surtout après la conférence internationale sur l’investissement «Tunisia 2020» qui a redonné de l’espoir pour redémarrer la machine de l’économie tunisienne.
C’est ce qui ressort de la quatrième matinale d’Alumni IHEC de Carthage, en collaboration avec la Fondation Friedrich Naumann pour la liberté, à laquelle a été convié Fadhel Abdelkefi, ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale et la présidente de l’UTICA, Mme Wided Bouchamaoui, pour débattre de cette question, avec dans le rôle du modérateur l’expert Anis Wahabi.
M. Abdelkefi a donné un aperçu de la loi des finances. Il a expliqué que les gouvernements qui se sont succédé ont pratiqué une politique expansionniste, avec une augmentation effrénée de la masse salariale, alors que la croissance était faible, ce qui a conduit le pays vers une situation compliquée. Il a déclaré, dans ce sens, que nous avons, actuellement, suffisamment d’argent pour faire face aux charges des dépenses, mais que nous n’avons pas les moyens d’assumer des dépenses liées au développement.
Le ministre a ajouté que la conférence «Tunisia 2020» était arrivée au bon moment pour raviver l’espoir mais que cette réussite est toute relative, soulignant que le «Plan Marshall» existe pour la Tunisie, mais qu’il fait face à la lourdeur de l’administration ou, plutôt, à son «excès de précaution».
Il a, d’autre part, indiqué avoir tenu bon, avec le chef du gouvernement, pour faire passer cette loi sur les investissements, après des amendements et, peut-être, quelques insuffisances et certaines critiques, tout en affirmant que le climat des investissements en Tunisie est lié à la conjoncture géopolitique. Mais, conclut-il, «je continue à croire que la Tunisie est, chiffres à l’appui, un site attractif pour les investissements et je vois l’avenir un peu meilleur».
Pour sa part, Mme Bouchamaoui a insisté sur la nécessité de redorer l’image du pays, afin de le rendre plus attractif et d’inciter également les hommes d’affaires tunisiens à y investir.
Elle a, dans ce sens, mis l’accent sur la nécessité d’un gouvernement fort à même de faire respecter la loi par la force ou par tout autre moyen légal.
Des intervenants ont fait preuve de pessimisme concernant le retour des investissements mais, dans ses réponses, M. Abdelkefi s’est voulu rassurant, en incitant les participants à faire preuve de plus d’optimisme, ce qui est nécessaire pour faire avancer le pays.