Comme toujours et fidèle au rendez-vous, la Banque de Tunisie (BT), en collaboration avec le ministère de la Culture, a organisé, dans l’après-midi du vendredi 6 janvier, la cérémonie annuelle de remise du Prix Aboulkacem Chebbi à Tunis.
L’événement de par son importance a attiré les plus grands artistes, poètes, venus d’Egypte et du Moyen-Orien, ainsi que les fonctionnaires de la BT et ceux du ministère de la Culture.
Mohamed Habib Ben Saâd, Directeur Général de la Banque de Tunisie, non sans une pointe de fierté nous a déclaré: « Nous sommes ravis que cela continue. Et puis, il faut bien le dire que c’est la BT et notamment grâce à feu Boubaker Mabrouk, ancien PDG de la BT, qu’a été institué le Prix Aboulkacem Chebbi, pour la première fois, en 1984. La Banque de Tunisie, en tant que premier initiateur, a fait le pari d’enraciner la culture et d’encourager la création intellectuelle et littéraire. Pari gagné vu que cela fait 32 ans que le prix existe. La présente édition est consacrée à la poésie ».
Evoquant la culture d’aujourd’hui, comment est-elle perçue? : « La culture a besoin du soutien financier, en termes de marché financier. Et là c’est l’homme de l’économie qui parle. Il est vrai que nous n’offrons pas assez de débouchés à la création culturelle », a-t-il répondu.
Il poursuit : « La culture arabe de nos jours a certainement perdu de son aura d’antan. Les pays arabes, qui à une certaine époque étaient considérés incontestablement un phare en matière culturelle, comme par exemple l’Egypte dans les années 50, ont besoin de redorer leur blason aujourd’hui. Il est clair qu’il y a un problème social. Nous constatons malheureusement que la culture a été laissée pour compte. Seule la culture pourrait nous sauver aujourd’hui des difficultés face auxquelles nous sommes confrontés. Sans aucun doute, il faut être optimiste, et moi j’y crois ».
Il a également souligné que la BT appuie ce genre de manifestation et est fière d’apporter sa contribution afin que » les hommes de culture puissent s’adonner à la création littéraire dans l’ aisance ».
Rencontré lors de cet événement, Abdelghani Daoud, dramaturge égyptien, a souligné que la culture dans le monde arabe a bel et bien changé. Selon lui, les artistes, les poètes du monde arabe ne se connaissent pas malheureusement. Le Prix Aboulkacem Chebbi a ouvert les portes à tous ces créateurs arabes pour qu’il y ait cette continuité culturelle, mais ce n’est pas suffisant. D’ailleurs, si je suis là, c’est parce qu’ à une certaine époque, dans les années 90, j’ai obtenu ce prix également ».
Concernant le montant dévolu par la BT à l’organisation de cette manifestation, il se monte, annuellement, à 100 mille dinars.
Les officiels, qui ont rehaussé l’événement de leur présence, tels que le ministre de la Culture, Mohamed Zine El Abidine, le DG de la BT, Mohamed Habib Ben Saâd et le président du jury Aboulkacem Chebbi, Ezzedine Madani ont présidé la cérémonie. Le prix de cette année a été attribué au poète bahreïni Kacem Haddad qui recevra la somme de 20 000 dinars. Etant absent, c’est l’ambassadeur du Bahreïn à Tunis, Khalil Ebrahim Butarada, qui a retiré le prix.