L’espoir de la reprise de la production et de la productivité au sein de la Compagnie des phosphates de Gafsa surgit en ce début d’année 2017. Cependant une vision rétrospective ne donne pas un éclairage optimiste pour la CPG.
En termes de production de phosphate, l’année 2010 demeure l’année de référence : 8 millions de tonnes avaient été produites en cette année. Depuis la production n’a pas cessé de baisser pour plusieurs considérations à l’instar des mouvements sociaux (grèves ouvertes, grèves de la faim et sit-in) qui ont été déclenchés à partir de 2012.
La CPG n’a pas pu réaliser ses objectifs prévus pour 2016. En 2016, l’objectif était d’atteindre 6 millions tonnes de phosphates mais le résultat n’a pas été au rendez-vous : chiffres à l’appui : 3 million 664 mille tonnes soit à peine la moitié de l’objectif initial prévu. D’ailleurs, 2015 n’était pas une année phare étant donné que la production a atteint 3 millions 200 mille tonnes.
La compagnie se trouve déchirée entre les tractations politiques et les mouvements sociaux sans l’intervention des personnes connues pour leur sagesse afin de résoudre la crise. Entre la nécessité de la reprise de la croissance et les cris des sit-ineurs, on n’arrive pas à résoudre les problèmes d’une compagnie ancestrale…
Le poids des années de l’après-14 janvier 2011 est loin d’être négligeable : seulement 11 millions de tonnes ont été produites pendant les années 2011,2012,2013 et 2014 contre 8 millions et 200 mille tonnes pendant 2010. A l’évidence, nous sommes encore loin de ce rythme de croisière que devrait atteindre la production pour compenser les pertes qu’a subies la CPG durant ces cinq dernières années.
Malgré les revers subis, la compagnie n’a pas failli à son rôle social et sociétal. Voici qu’elle a débloqué 20 MDT en 2016 pour l’éducation, la santé, l’enseignement supérieur, la jeunesse, le sport, l’agriculture et le travail municipal.
Pour que la CPG puisse atteindre les 7 million de tonnes escomptés pour 2017, il est important et nécessaire que les grèves cessent et que la production retrouve son rythme habituel sans aucune rupture.
« La production n’est plus à 11 mille tonnes par jour. Nous sommes actuellement à 18 mille tonnes par jour, ce qui constitue un bon rythme de production…La Tunisie, même si elle a perdu son classement de 5ème producteur mondial, garde toujours un capital sympathie intact et un préjugé favorable auprès de ses clients classiques. L’espoir de retrouver notre place antérieure sur le marché est encore possible », a estimé Mme Héla Cheikhrouhou, ministre des Mines, de l’Energie et des Energies renouvelables dans une interview exclusive accordée à l’Economiste Maghrébin (n°701).
Alors que neuf ans ont passé depuis l’insurrection du bassin minier, dont l’une des causes directes est la contestation sur les résultats du concours d’admission à la Compagnie, rien n’a véritablement progressé ni au niveau des réformes ni à celui du dialogue avec les instigateurs des mouvements sociaux. Rappelons-nous que le mois de janvier est le mois qui cristallise tous les mouvements sociaux.