Intervenant lors de l’émission dans le Vif du sujet sur RTCI, aujourd’hui, 9 janvier, Salah Ben Youssef, membre de l’ONG Solidar Tunisie est revenu sur le projet de loi d’incitations fiscales et a exposé la vision de Solidar Tunisie sur la question qui consiste, entre autres, à une prédilection pour les incitation fiscales.
Pour M. Ben Youssef, il n’est pas possible de voir le projet de loi relatif aux incitations fiscales sans pour autant regarder d’autres lois comme le Code d’investissement et d’autres projets de lois. D’ailleurs, depuis des mois l’association est entrain d’étudier le projet de loi relatif aux incitations fiscales tout en faisant appel à des personnes expérimentées dans le domaine.
Pour lui, le recours de l’État aux incitations fiscales traduit un problème dans le climat d’affaires : « moins le climat d’affaires est propice à l’investissement, moins il est sain et plus on a tendance à donner des incitations », dit-il. Ainsi pour Solidar Tunisie, plus l’État octroie des incitations financières plus il avoue, indirectement, que le climat des affaires n’est pas propice à l’investissement.
Il faut mettre de la cohérence dans le projet des incitations fiscales par rapport
aux lois sur l’investissement, les décrets, etc. #RTCI #SalahBenYoussef
— Lobna Jeribi (@LobnaJeribi) January 9, 2017
Il a considéré que le projet de loi sur l’investissement favorise l’incitation financière contre les incitations fiscales. Pour Solidar Tunisie, il faut tabler plus sur les incitations fiscales étant donné que dans ce cas, l’État ne décaisse rien contrairement aux incitations financières.
Dans le même contexte, Salah Ben Youssef a précisé que si l’entrepreneur commence son projet en se basant sur une incitation financière c’est qu’il existe un problème dans son schéma de financement et que le projet démarre mal. L’objectif demeure le développement des moteurs de la croissance à savoir la consommation et l’investissement.
Sur un autre volet, Salah Ben Youssef a regretté que l’incitation fiscale favorise uniquement la création d’entreprise et non l’extension d’entreprise. Dans ce contexte, il a tenu à rappeler que la majorité des entreprises tunisiennes sont des PME ayant des problèmes d’accès au financement et des problèmes d’exportation. S’ajoute à cela que la durée moyenne de vie d’une entreprise est estimée à trois ans d’existence. Ainsi, il a plaidé pour un projet de loi sur les incitations fiscales qui encouragent l’extension d’existence des entreprises.