La dernière augmentation dans la facture de l’électricité et du gaz n’est pas la bienvenue selon les chefs d’entreprise, les syndicats et la société civile.
Ces trois catégories sont unanimes pour dénoncer la gravité des dernières augmentations, que ce soit au niveau de l’entreprise qu’à celui des ménages. L’augmentation en question est de l’ordre de 5% en électricité et de 7% pour le gaz.
Tarek Chérif, chef d’entreprise et président de la Confédération des entreprises citoyennes de Tunisie (Conect), nous confie que la révision à la hausse des prix de l’électricité et du gaz peut altérer la compétitivité des entreprises au niveau local et surtout au niveau de l’export.
Alors que les chefs d’entreprise se démènent pour maîtriser les coûts, cette majoration risque de rendre vains tous leurs efforts. De plus, inévitablement cela va se répercuter sur les prix des produits . Par ailleurs, il a rappelé que la décision a été prise sans concertation à un moment où l’économie tunisienne passe par une conjoncture difficile.
L’autre partie lésée par cette majoration, l’éternel bouc émissaire, à savoir le consommateur. En réaction, Akrem Barouni, membre du bureau exécutif de l’Organisation de la défense du consommateur, rappelle que l’augmentation intervient à un moment où les Tunisiens voient leur pouvoir d’achat baisser à cause de la flambée des prix.
Au lieu d’alourdir les charges du contribuable, la STEG aurait pu tenter de recouvrer les montants impayés, notamment auprès des entreprises publiques, pour combler son déficit mais elle a préféré la solution de facilité, à savoir se rabattre sur les citoyens déjà exsangues. Notre interlocuteur ajoute : « Le prix du baril de pétrole n’a pas augmenté pour justifier une telle augmentation », s’insurge-t-il.
« C’est une augmentation qui aura également des répercussions négatives sur la STEG », considère Abdelkader Jlassi, secrétaire général de la Fédération générale de l’électricité et du gaz. Expliquant son point de vue, Abdelkader Jlassi a affirmé que la décision est injuste envers les Tunisiens qui ont déjà beaucoup de mal à régler leurs factures d’électricité et de gaz à l’ancien tarif. « Nos agents du recouvrement seront exposés à plus de violence avec cette majoration », regrette-t-il. Et de conclure : « Je voudrais bien rappeler que la révision à la hausse n’a pas été décidée par la STEG mais par le gouvernement, et les députés que vous avez élus auraient dû défendre votre pouvoir d’achat mais ils n’en ont cure. », assène-t-il.