Encore une fois, le parti Hizb Ettahrir défie non seulement les autorités, mais aussi la justice tunisienne et appelle à la désobéissance. Il est clair que la menace du parti extrémiste est bien réelle et soulève de nombreuses interrogations. Comment se fait-il qu’un parti ose défier en des termes si outrageants les autorités de l’Etat? Et sur le plan juridique, que faut-il faire, car il y va du respect dû aux institutions de l’Etat ?
Wahid Ferchichi, professeur de droit public, a mis l’accent sur l’importance que chaque parti politique soit soumis au droit tunisien, entre autres Hizb Ettahrir et toute association. Il précise dans ce contexte: « Le fait que ce parti prône la désobéissance civile en refusant de reconnaître les lois de la République devrait tomber sous le coup de la loi. Le Code pénal condamne toute personne morale ou physique qui n’applique pas la loi. Qu’attendent les pouvoirs publics pour entamer des poursuites judiciaires contre ce parti et ses semblables ? « .
D’après le professeur, c’est au Chef du gouvernement que revient la tâche d’ordonner l’arrêt des activités de ce parti jusqu’à ce que la justice se prononce là dessus. Il ajoute: « Une occasion propice pour engager un débat et réitérer l’orientation laïque de notre République, conformément à l’article 2 de la Constitution. « .
Comme il n’a pas manqué de s’interroger, au vu du laxisme de nos décideurs, si l’on en viendra pas à regretter le temps où un tel parti était carrément interdit. Quant au mouvement Ennahdha et sa prétendue séparation du politique et du religieux, professeur Ferchichi se dit sceptique, tout comme une bonne partie de l’opinion publique d’ailleurs.
« On verra par la suite au niveau des faits », a-t-il ajouté, tout en poursuivant : » Cette métamorphose d’un parti à connotation religieuse en parti civil est un processus long, vérifiable sur le long terme ».
Quant au Hizb Ettahrir, encore une fois les pouvoirs publics ne devraient-ils pas intervenir pour faire cesser cet outrage à l’autorité de l’Etat ?