Le Président de la République, Béji Caïed Essebsi, a rencontré dans la journée du jeudi un grand nombre d’étudiants français de l’Ecole de Journalisme de Science Po. Au menu de cette rencontre : le retour des terroristes. Il a précisé dans ce contexte que la Tunisie traite ce problème avec la plus grande vigilance et la plus grande rigueur.
Reprochant à certains journaux européens et français d’en avoir fait les gros titres, il s’est insurgé contre la réputation faite à la Tunisie d’être le plus grand pourvoyeur de… terroristes. Se référant aux deux attentats qui ont secoué l’Europe, celui de Nice et de Berlin, il a fait remarquer que le premier est un Franco-tunisien, il a vécu en France, en soulignant: « Croyez-vous que c’est la Tunisie qui lui a appris le terrorisme ? Ou encore celui de Berlin qui a quitté la Tunisie en 2011 et qui a d’ailleurs été endoctriné dans les prisons italiennes. Et je me pose la question : comment a-t-il pu obtenir six nationalités et six pièces d’identité? ».
Et d’ajouter: « Il ne faut pas croire que la Tunisie est le dépotoir de tous les djihadistes, ce n’est pas vrai. Nous ne sommes pas moins en sécurité qu’en Europe ».
Evoquant un autre volet, l’amalgame entre un musulman et un islamiste, M. Essebsi a mis l’accent sur l’importance de faire la différence entre les deux termes. L’islam est la religion la plus ouverte et la plus tolérante qui soit, a-t-il dit, tout en poursuivant: « Nous avons la colonie juive la plus ancienne du monde. Quant à la cohabitation, elle ne date pas d’hier, elle date de 2500 ans. En revanche, pour ce qui est de l’islamisme, ce n’est autre qu’ un mouvement politique qui instrumentalise la religion pour arriver au pouvoir en utilisant la contrainte et la force ».
Interrogé sur les propos de certains responsables allemands qui ont déclaré que si les procédures ne sont pas aussi rapides dans le cas de ressortissants illégaux qui sont dans leur territoire, ils vont devoir réfléchir à revoir leur niveau de coopération avec les pays concernés. Sur cette question, M. Essebsi a répondu: « Ceux qui ont prononcé ces propos, ce ne sont pas des officiels. Pour moi, la seule responsable qui compte c’est la Chancelière Angela Merkel, qui sera en visite officielle en Tunisie. Et pour ce qui est de nos relations, elles sont au beau fixe, contrairement à d’autres pays en Europe ».
BCE a précisé : « Il faut faire la différence entre certains Tunisiens qui vivent en Allemagne dans une situation irrégulière et les terroristes. Et puis les Tunisiens ne sont pas tous des terroristes tout de même. Pour cela, nous avons un accord avec les autorités allemandes qui auraient identifié un millier de Tunisiens qui n’ont pas de carte de séjour et qui devraient être rapatriés. D’ailleurs, nous ne pouvons pas imposer à un pays de garder des Tunisiens qui ne sont pas en règle ».
Il a conclu : « Nous devons d’abord nous assurer que ce sont bien des Tunisiens, ce qui n’est pas toujours le cas. J’ajouterais que la Tunisie n’est pas le dépotoir de toutes les misères du monde. Quant à cet accord avec l’Allemagne, j’insiste sur le fait que nous allons le respecter et que l’Europe soit tranquille, la Tunisie est toujours présente pour assumer ses responsabilités. Il s’agit d’ un Etat moderne et qui applique et respecte les conventions internationales ».