Aucune télévision ni radio tunisienne n’ont pu obtenir les droits de retransmission des rencontres de l’Equipe nationale de football à l’occasion de la CAN 2017. Les chaînes nationales devront se contenter, pour ainsi dire, de « miettes ».
Les Tunisiens devront-ils suivre l’actualité relative à leur Equipe nationale, qui participe à la CAN (Coupe d’Afrique des Nations) 2017, qui se tient au Gabon, du 14 janvier au 5 février 2017, à travers la seule presse écrite et électronique nationale ? C’est ce qui risque pourtant de se passer par ces temps rendus difficiles par le comportement détestable des marchands d’images.
Aucune télévision ni encore radio nationale n’a pu obtenir les droits de retransmission des rencontres du team national. Avec accès au stade en tant qu’éditeur d’un service de communication audiovisuelle. Et avec la possibilité donc d’obtenir une position commentateur qui permet de commenter les matches en direct à partir des stades.
Les radios et télévisions tunisiennes, qui ont pour la plupart envoyé des équipes légères au Gabon (un ou deux journalistes avec cameraman et techniciens), devront se contenter –excusez du terme- de « miettes ».
Des solutions malgré tout
Au mieux pourront-elles réaliser des reportages et des interviews en dehors des lieux de compétition. Elles pourront aller également dans ces « zones mixtes », ces lieux où passent, pour ainsi dire, les joueurs avant de regagner les vestiaires. Elles peuvent également assister aux conférences de presse. Mais elles ne pourront pas faire sortir leurs caméras ni leurs micros. A moins d’être chassées.
Elles devront, si elles le font, jouer au chat et à la souris face aux détenteurs des droits qui ne souhaitent pas que la moindre image ne sorte du périmètre des lieux de compétition pour quiconque n’a pas montré son accréditation en tant que partie ayant acquis les droits.
Evidemment, et à ce jeu là, les détenteurs de droits ne pourront pas toujours avoir gain de cause. Car, les solutions existent malgré tout. Cela s’est toujours vérifié par le passé.
On pourrait dire dommage
En dehors de ce qu’on pourrait appeler des « ruses », il est toujours possible de faire des interviews d’avant match et d’après match pour les joueurs et les entraîneurs. Il est possible de réaliser des reportages pour les « coulisses » dans les lieux de résidence des ces derniers. La chaîne Ettassia a obtenu les droits de la Fédération Tunisienne de Football (FTF) concernant ce chapitre.
Il est encore possible d’aller à la rencontre du public tunisien venu encourager son équipe. Ou encore présenter les villes et les stades où se déroulent les rencontres. Bref, les sorties de crise sont toujours à imaginer. Et l’impossible n’est pas, en la matière, tunisien. De toute façon, les chaînes devront donner aux téléspectateurs et auditeurs quelque chose à se mettre sous la dent.
On pourrait dire dommage. Dans la mesure où les détenteurs des droits ont institué depuis plus d’une dizaine d’années (l’ART –Arab Radio and Télévision- , d’abord, et Be In sports, ensuite) des pratiques qui ressemblent comme deux gouttes d’eau à « un abus de position dominante ». Une « infraction prévue par le droit de la concurrence pour sanctionner une entreprise, en situation de domination à cause de son pouvoir de marché, qui profite de sa position pour s’émanciper des conditions que devrait lui imposer le marché . »
1 million de dollars pour une seule rencontre et en terrestre
Un monopole qui ne cache pas son nom avec des pratiques des plus exécrables. Cela commence par un refus de vente avec des propositions de prix qui dépassent les moyens des télévisions arabes. La Télévision Tunisienne (la télévision nationale) aurait obtenu une offre de… 1 million de dollars pour une seule rencontre et en terrestre. Soit un peu plus de 2 millions de dinars (2 milliards de nos millimes). De quoi faire un feuilleton de 15 épisodes. Une manière pour Be In Sports de dire qu’elle n’est pas prête à céder les droits.
Quant aux highlights (les résumés), ils se négocieraient au même prix. Cela dans le cas où une télévision pourrait obtenir une réponse de la part de Be In sports ou de son agent, Lagardère Sports and Entertainment. Car, et c’est là aussi une technique des marchands d’images : le silence. Pour ne pas dire le mépris.
Autre stratagème : proposer des highligts avec des buts et un autre sans but. Eh oui cela s’est vu par le passé. Ou encore proposer de diffuser les rencontres… en différé. Une heure après leur déroulement !