L’Union tunisienne de l’Industrie, du Commerce et de l’Artisanat (UTICA) a fêté ses 70 ans, hier le 17 janvier, à son siège central. De 1947 à 2017, l’UTICA a vécu toutes les étapes de la Tunisie de la colonisation à la post-révolution en passant par l’époque du Mouvement national pour l’indépendance et la construction de la Tunisie moderne.
Dans une ambiance festive, la centrale patronale a fêté son anniversaire en présence d’éminentes personnalités du monde politique et des affaires. A cette occasion, une exposition de photos a été organisée parcourant les étapes importantes depuis sa fondation à nos jours.
La présidente Ouided Bouchamaoui a annoncé lors de son allocution de bienvenue la création de la Fondation UTICA et de l’Utica Academy. La première aura pour mission de sponsoriser et financer les actions humanitaires sans rien ôter à l’éminent rôle des entreprises citoyennes. Quant à UTICA academy, elle aura pour mission d’encadrer les entreprises et les aider à surmonter les difficultés qu’elles rencontrent dans leur environnement.
La présidente de l’Utica a aussi annoncé le lancement d’un concours dédié à l’innovation sociale pour récompenser les institutions qui se distinguent dans ce domaine.
Après 70 ans d’existence, l’heure est venue de faire le bilan de la centrale patronale. D’ailleurs, la présidente de l’UTICA n’a pas manqué de citer les fondateurs et tous ceux qui ont contribué à rendre pérenne l’Organisation : Mohamed Chamam, premier Président de l’UTICA, Mohamed Ben Abdelkader, Ferjani Bel Hadj Omar, le père spirituel de l’UTICA, Hédi Djilani qui a œuvré pour la modernisation de l’UTICA, et Mohamed Ben Sedrine qui a assuré la transition démocratique au sein de l’UTICA après le 14 janvier 2011.
L’histoire de la Tunisie est en parfaite harmonie avec celle de l’UTICA. D’après la présidente, un séminaire sera programmé prochainement sur l’histoire de l’UTICA et ses réalisations. Des historiens et des spécialistes de renom y seront invités. Les travaux du colloque feront l’objet d’un livre qui sera une référence pour les chercheurs et les personnes désireuses de découvrir l’histoire de l’UTICA .
Mme Bouachamaoui a tenu également à rappeler le rôle crucial du secteur privé. D’après ses estimations : le secteur privé en Tunisie représente 75% du produit intérieur brut, les investissements privés constituent environ 65% de l’ensemble des investissements. Le secteur privé emploie 2,1 millions sur un total de 3,2 millions d’emplois existants. De même, il crée 75% de nouveaux emplois et 80% d’ exportations tunisiennes. Adressant la parole à l’UGTT, elle a considéré que le combat de l’UGTT et celui de l’UTICA sont des combats communs contre la précarité et la pauvreté.
Répondant à l’invitation de la centrale patronale, le Président de la République, Béji Caïd Essebsi a rehaussé de sa présence la cérémonie et a de bonne grâce répondu aux questions des médias présents. En effet, il n’a pas manqué de souligner le rôle primordial de l’UTICA et celui de l’UGTT pour la cohésion sociale, condition sine qua non pour le développement du pays. Se référant au document de Carthage approuvé par les deux centrales, il a affirmé que ses clauses seront appliquées, « mais il faut prendre en considération qu’il existe un laps de temps entre la signature et l’exécution », a-t-il fait remarquer.