Être homme ou femme policière ne fait pas de différence. Mais entre les expériences de terrain et les séances d’autodéfense ou des techniques d’immobilisation et du maniement des menottes, notre policière s’est prise de passion pour ce métier difficile qu’on a tendance à associer à la virilité mais qui a permis à la femme de construire sa place depuis longtemps dans cet univers exclusivement masculin (Portrait).
En fait la présence de la femme dans la police est un plus indéniable pour ce corps de métier car la femme a beaucoup de tact et est capable d’écoute.
Agée de 31 ans, Yosra Belgacem fait partie d’une génération de policières qui n’a pas eu à affronter les mentalités hostiles à la présence de la femme dans la police. Après des études à l’Académie militaire, elle a choisi de faire partie de la Direction générale de la Sûreté publique, et plus particulièrement la police de circulation au poste de chef section.
Pour Sses débuts, elle nous confie: « Avant de faire ce métier, j’étais athlète et sportive. Cette passion de devenir femme flic ne date pas d’hier, elle remonte à mon enfance. Je m’en souviens que dans les jours de fête comme l’Aïd Esseghir, à l’âge de 8 ans, je demandais à ma mère de m’acheter des menottes, ou un badge de policier. Je préférais ces jouets aux poupées. J’ai finalement réalisé mon rêve ».
A l’âge de 18 ans, après avoir obtenu son baccalauréat – avec mention Assez bien – la jeune Yosra savait déjà ce qu’elle voulait. Elle déclare: « J’ai tout de suite pensé que mon destin est celui d’être femme policière. D’ailleurs, j’ai déposé ma candidature à l’Académie militaire et j’ai été retenue ».
Elle poursuit: « Si je suis arrivée à réaliser mon rêve et devenir policière, je le dois avant tout à ma famille. Sans son soutien, je n’aurais pas réussi ».
Pour elle, la seule difficulté à laquelle elle se heurte, c’est celle de gravir les échelons de la hiérarchie professionnelle. Elle ajoute: « Notre défi en tant que femmes ne se limite pas à se confronter à des épreuves physiques, mais à celui d’occuper des postes de responsabilité ».
Elle enchaîne: « Vous savez les compétences existent, le problème n’est pas là. Ce qui nous manque aujourd’hui n’est autre qu’un coup de pouce afin de renverser cette tendance. Or quand je vois ce que nous avons réalisé au sein de notre institution : l’évolution de la femme tunisienne à tous les niveaux, mais aussi sur le principe de la parité homme-femme. Contrairement à d’autres pays, on ne peut qu’être fière de la situation de la femme tunisienne, mais cela ne suffit pas, il va falloir redoubler d’efforts et aller de l’avant ».
Avec sa détermination et son courage, tout n’a pas été facile pour le Capitaine Yosra Belgacem, mais avec sa grinta, comme elle le dit souvent dans ses réponses, elle a bel et bien surmonté toutes les épreuves.
» C’est qu’avec le travail et l’amour de sa patrie que nous pouvons faire des miracles et comme disait Sghaier Oueld Ahmed : « J’aime le pays comme personne ne peut l’aimer, le matin, le soir, avant le matin et après le soir et le dimanche … », conclut-elle.
Prochainement, elle sera déployée au Congo sous l’égide du PNUD, pour servir l’humanité.
Elles sont ces wonder women ayant réussi, à force de détermination, de courage et de persévérance, à Au-delà des préjugés et des stéréotypes, ces wonder women poursuivent leur chemin, imperturbables, pour consolider davantage la place de la femme dans cette institution policière, pilier de la République.