Les choses vont-elles dans la bonne ou la mauvaise direction en Tunisie en 2017 ? Voici les perspectives et attentes vues par Sigma Conseil.
Sur le plan économique, la croissance passerait de 1,9% en 2017 à 2,6 % en 2018, augmentant presque d’un point. Par ailleurs, le PIB par habitant serait de 27.313 dinars en 2017. L’inflation atteindra 4,4% en 2017 puis elle serait de 4% en 2018, soit une baisse par rapport à l’année 2016 où elle était passée à 4.2%.
Par ailleurs, le chômage connaîtra une hausse, soit 15.8% en 2017, puis une légère baisse en 2018 avec 15.6%. Quant à la dette extérieure, elle sera une fois de plus en hausse, en atteignant 68 099.3 MDT. En termes de PIB, le taux de la dette serait de 73.2%, contre 61.4% ( 2016). Mais pour ce qui est du déficit budgétaire, il serait en 2017 de 5.7% PIB, alors que le budget de l’Etat s’élève à 32.270 milliards de dinars dont 18.1% seront consacrés au remboursement de la dette, 15.1% à l’éducation, 7.9% au ministère de l’Intérieur, et 6.2% à la Défense et au dernier lieu à l’agriculture avec 4.2% au même titre que celui de l’Enseignement supérieur. Sur le volet de la conjoncture sociale, le taux de pauvreté est actuellement six fois plus élevé dans le centre-ouest que dans le Grand Tunis (5.3%).
En quoi la révolution a réussi ?
Une bonne majorité de Tunisiens pense que le seul acquis est la liberté. Ils sont 68% à le penser contre 31.1% qui ne le pensent pas. Mais le petit bémol est que 70% des Tunisiens pensent que la dignité n’a pas été respectée, contre 30%.
En revanche, les points positifs post-révolution est que la relation citoyen-police s’est nettement améliorée. 56% de Tunisiens en conviennent. Idem pour le respect des droits de l’Homme. Or en termes de réalisations les plus importantes, toujours selon les Tunisiens, la sécurité et la stabilité arrivent en tête du classement, suivi de la conférence internationale sur l’investissement, l’amélioration des infrastructures, et au dernier lieu l’annulation des grèves. Cela dit, en termes d’échec en 2016, les Tunisiens considèrent que dans un premier temps ce sont les failles sécuritaires, puis l’échec du gouvernement et au troisième lieu l’assassinat de Mohamed Zouari et en bas du classement, on trouve la faiblesse du budget de l’Etat.
Sur le volet relatif à la situation socio-économique des Tunisiens, la place de la valeur du travail a reculé : 44% des Tunisiens affirment que la place du travail est devenue moins importante contre 23% des Tunisiens qui pensent qu’elle n’a pas changé. Alors que la perception de la productivité s’est améliorée dans le secteur privé (32%) et dans le secteur public (16%). Quant à la mobilisation des syndicats auprès des Tunisiens, les avis sont partagés : 46% des Tunisiens pensent que les syndicats ont joué un rôle positif contre 51%”.
Mais la grande question qui a suscité un intérêt certain est liée à la réforme de la retraite. 59% des Tunisiens sont contre la prolongation de l’âge de départ à la retraite dans la fonction publique et 40% sont pour.
Sur le plan de la transparence et la bonne gouvernance, les Tunisiens sont sceptiques vis à vis de la lutte contre la corruption. 91% des Tunisiens n’ont pas dénoncé des actes de corruption aux autorités compétentes contre 9%. Et 27% ont affirmé avoir vécu une expérience de corruption l’année dernière.
S’agissant de la conjoncture politique, 57% de dirigeants d’entreprise sont néanmoins optimistes quant à la conjoncture économique, suivi de la conjoncture politique avec 53.6% et enfin la conjoncture sociale 45.5%.
Mais plus encore, l’évaluation des cent premiers jours des chefs de gouvernement, le meilleur score est attribué à Mehdi Jomaa. 79% des Tunisiens considèrent que le bilan de son gouvernement était « positif », suivi de Youssef Chahed avec 52% et 40% pour Habib Essid.
En somme, les attentes des Tunisiens n’ont pratiquement pas changé, à savoir la sécurité, la lutte contre le terrorisme, la création de postes d’emploi, l’investissement et la croissance économique.