Comme chaque année, notre magazine L’Economiste Maghrébin publie le classement des entreprises tunisiennes (groupes, PME, exportateurs).
Les grands groupes tunisiens ont fait mieux que résister à la tempête interne et externe. On n’enregistre pas de véritable recul même si la progression des chiffres d’affaires relève pour partie de la hausse des prix, consécutive il est vrai à la flambée des coûts et à la stagnation de la productivité. Ils ont, cela se confirme cette année encore, une plus grande capacité à absorber les chocs sociaux et plus encore à profiter des opportunités que leur offre leur insertion dans l’économie mondialisée.
Le tableau s’il n’est pas très brillant- car dans un contexte plus apaisé, ils auraient présenté de meilleurs résultats- n’en a pas été pour autant un long fleuve tranquille entre agitation sociale permanente, chocs terroristes, instabilité des lois, incertitude politique et absence de visibilité.
Ils n’ont à aucun moment déserté le pont. Ils sont à la manette par tout temps. Ils ont ainsi prouvé leur talent d’entrepreneur et leur patriotisme face à l’inconstance des politiques.
Ils n’ont pas attendu que l’Etat reprenne ses investissements pour amorcer à leur tour la pompe de l’investissement privé, même en l’absence de la promulgation du code des investissements et de la mise en œuvre du partenariat public-privé –PPP.
Nos capitaines d ’industrie ont été présents- jusque dans les régions- quand l’Etat a brillé par son absence. Ce qui signifie en clair qu’ils ont réussi, non sans difficultés, à préserver l’essentiel, c’est-à-dire l’avenir de l’économie tunisienne, ses capacités de rebond et de redressement.