Ces derniers temps, une question qui taraude l’opinion publique, le vivre-ensemble, ne signifie pas la même chose pour tout le monde. Vivre ensemble et pratiquer le vivre-ensemble sont deux choses distinctes. Alors que les formes de violence augmentent, la participation à la vie sociale demeure faible. La question que tout le monde se pose: que s’est-il passé?
Rencontré lors d’un colloque « Ville en sécurité ou sécurité dans la ville », Stéphane Alvarez, maître de conférences en sociologie, université Grenoble-Alpes, la cohabitation les uns avec les autres est amenée à disparaître.
Il déclare: « Cela signifie qu’aujourd’hui, on vit beaucoup moins ensemble qu’auparavant, contrairement aux années 70, il y avait le plein emploi et que tout le monde était intégré à la société. Alors que dans l’ère de la mondialisation, le chômage augmente au fur et à mesure. Ce qui fait que le vivre ensemble est beaucoup moins fort qu’à une certaine époque. Et c’est ce qui permet qu’on assiste à des formes de violence, ou encore de terrorisme ».
D’après lui, le terrorisme se mondialise de la même façon que l’économie. “Ce sont les inégalités qui créent ces différences : entre ceux qui ont du travail, ceux qui ne l’ont pas. D’où cette mondialisation du terrorisme qui naît dans les populations”.
Il ajoute: « Il n’y a pas que la religion qui pose problème. D’ailleurs, on le voit très bien en France, où des jeunes Français, qui ont commis des actes terroristes, s’appelaient Romain, Marc, Eric, issus de familles catholiques et qui n’avaient rien de musulmans intégristes. Ils voulaient chercher un sens nouveau qu’ils ne trouvaient pas dans cette mondialisation économique. C’est à partir de ce moment là que les aptitudes et les attitudes naissent et dévient du droit chemin ».
La question est comment lutter contre le terrorisme ? Sur cette interrogation, M. Alvarez a répondu: « Si on veut lutter contre ces comportements, il faut que l’Etat soit plus présent avec l’ensemble des citoyens et surtout ne pas délaisser une partie de la population ».
Il conclut: « C’est à partir de là qu’on pourra mieux lutter contre le terrorisme et le meilleur moyen d’y parvenir est que l’Etat soit plus présent auprès des citoyens ».