Mouldi Jendoubi, secrétaire général chargé de la législation et du contentieux à l’UGTT, a affirmé à leconomistemaghrebin.com que la grève demeure toujours le dernier recours des syndicats, lors de sa présence au 23ème congrès de l’UGTT à Gammarth.
Interpellé sur le recours à la grève par les syndicats et le degré de l’efficacité de « ce moyen de lutte », notre interlocuteur a rappelé que le droit de grève est un droit constitutionnel et présente une forme de militantisme par les syndicats. « On ne fait pas la grève par plaisir», regrette-t-il.
Tout en soulignant qu’il faut renouveler les moyens de lutte syndicale, il s’est montré pessimiste quant à la possibilité de mettre en place un nouveau dispositif de lutte syndicale : « Sous d’autres cieux, à partir du moment où le personnel porte un brassard rouge, le chef d’entreprise reçoit le message et entame un dialogue avec le personnel afin de résoudre la crise », compare-t-il avec ce qui se passe en Tunisie.
Pour notre interlocuteur, à l’heure actuelle, les chefs d’entreprise tunisiens ne sont pas sensibles à ce genre de message, ce qui rend souvent le recours à la grève inévitable, considère-t-il. « Quand la mentalité du chef d’entreprises change, ce jour-là on peut recourir à une nouvelle forme de grève mais pas avant », indique-t-il.
A une question qui porte sur l’industrialisation et ses répercussions sur le nombre des recrutements au sein du secteur privé, Mouldi Jendoubi a rappelé que la question date de la révolution industrielle qui a entraîné une diminution du nombre des ouvriers. « L’industrialisation a beau gagner du terrain mais l’entreprise aura toujours besoin des ouvriers et de la main-d’œuvre qualifiée », conclut-il.
Selon un rapport publié récemment par le ministère des Affaires sociales, le nombre des journées perdues en raison des grèves dans le secteur privé a atteint 36886 jours en novembre 2016 contre 6014 jours en octobre 2016 et 26361 jours en novembre 2015.