La crise que traverse le parti Nidaa Tounes n’est pas une crise interne, mais plutôt une guerre de positions, affirme Mourad Dellech, président de la commission juridique à Nidaa Tounes, joint par téléphone.
D’après lui, les dépassements commis par certains membres ainsi que le putsch commis contre les décisions émanant du Congrès de Sousse, sont des décisions caduques. Il précise: « les dissidents ne bénéficient d’aucune décision juridique. Or nous avons un règlement intérieur, et plus précisément le comité disciplinaire, composé de 5 membres plus un président qui se charge des procédures disciplinaires, à savoir geler les activités d’un membre ayant commis des infractions ».
Et de poursuivre: « Les agissements de certains ont un seul but, nuire à l’image de Nidaa Tounes, sur le plan médiatique, parce que Nidaa Tounes passe par des difficultés et pour semer le trouble. Alors que le problème est clair, il s’agit bien d’une guerre de positions ni plus ni moins ».
Evoquant la tenue du congrès électif, M. Dellech a déclaré: « Nous travaillons déjà sur un congrès électif qui va y avoir lieu prochainement, Mais pour la préparation au niveau local et régional cela demande 4 à 5 mois de préparation ».
En d’autres termes, le congrès qui devrait avoir lieu au mois de mai durant ramadan, sera de nouveau reporté aux vacances d’été, ou au mois d’octobre prochain. Probablement en parallèle avec les élections municipales dans la mesure où la loi sera adoptée la semaine prochaine. Il ajoute: « Il s’agit d’un problème logistique ».
Interrogé sur les chances que Nidaa Tounes puisse gagner les municipales, il a répondu par l’affirmative, en déclarant : « Oui, Nidaa tounes a de fortes chances de gagner les élections municipales car il demeure encore une alternative de choix par rapport à Ennahdha qui préconise déjà une autre vision conservatrice. Nous avons commencé le travail dans les régions depuis plus d’un an. Et ne soyez pas surpris, les gens font encore confiance à Nidaa Tounes ». Il ajoute: « Même si nous ne communiquons pas publiquement, mais tout le monde est mobilisé ».
Sur un autre volet, selon les rumeurs que certains dirigeants politiques colportent, à savoir » Nidaa Tounes est fini », M. Dellech a signalé que l’intention est claire pour ces personnes car elles jouent la carte de la campagne électorale déjà lancée.
Il conclut: « Je pense que pour un adversaire c’est tout à fait normal qu’il tienne de tels propos. En fait, ce n’est pas le parti qui fait gagner. Il ne suffit pas non plus d’avoir un parti bien organisé ou médiatiquement mieux représenté, il faut coller à la réalité des quartiers, aux vrais problèmes quotidiens des gens. Cela dit, un parti qui veut être présent sur toutes les listes doit avoir 7200 candidats + 3200 réservistes. Quant au travail de mobilisation, il est énorme ».
En définitive, y a-t-il une réelle volonté au sein de Nidaa Tounes de ranger les couteaux et décider d’un nouveau départ pour le bien du parti et du pays ? A voir l’attitude désinvolte de ses membres qui semblent peu concernés et surtout pas inquiétés par la guerre que se livrent certains autour d’eux, à quelques mois des municipales, l’on est bien obligé de reconnaître que la fin de ce feuilleton à rebondissements n’est pas pour demain. A bon entendeur…