Qu’est-ce qui rassemble ces femmes entrepreneures comme Sarah Toumi, Wala Kasmi, Leila Ben Gacem. Ces femmes entrepreneures tunisiennes mènent des projets à fort impact socio-économique. Depuis Bir Salah ( Sfax) jusqu’à la Médina de Tunis et sur l’ensemble du territoire tunisien.
Rencontrée lors de la manifestation “La Nuit des idées” à l’Institut Français de Tunis, Sarah Toumi, 29 ans, présidente de l’association Dream in Tunisia, et directrice de l’entreprise sociale Acias for all, un projet agricole qui fait travailler des femmes de la région, nous parle de son expérience et ce qui l’a motivée à créer ce projet. Elle nous confie: « On est en train de planter un million d’arbres en Tunisie. En 2016, nous en avions planté 113 mille et pour 2017, l’objectif est d’ atteindre plus de 300.000 arbres »
Sa passion pour l’écologie est née lorsqu’enfant, en vacances à Bir Salah, elle a découvert la campagne tunisienne. Elle confie : « Mon grand-père était agriculteur et c’est là que j’ai découvert l’amour de l’environnement et de l’agriculture. Entre 1996-2006, il y a eu une forte sécheresse qui l’a empêché de cultiver comme chaque année ses légumes. Du coup, on ne mangeait plus de salade, ni de tomates et ni de concombres, ce qui à l’époque m’avait marquée ».
Installée à Bir Salah, après la révolution, la jeune Sarah était révoltée de voir les femmes de sa région exploitées : « Les femmes de Bir Salah cousaient 20 chaussures par jour pour 6 dinars pour des entreprises allemandes. C’était vraiment de l’exploitation. Quand j’étais revenue m’installer définitivement en 2012, je me suis dit qu’il fallait les aider. Aujourd’hui, on est 34 salariés, on travaille avec plus de 500 agriculteurs et agricultrices dans 13 régions de la Tunisie dont le Sud. A présent, elles ont des revenus, elles ne se laisseront plus exploitées « . D’ailleurs ajoute Sarah, une loi sur l’économie sociale et solidaire est en cours de rédaction, ce qui va résoudre maints problèmes.
Elle conclut : « En Tunisie, nous avons beaucoup de potentiel et les Tunisiens ont la volonté de faire changer les choses. Ils ont envie que la Tunisie rayonne à l’étranger, que le chômage baisse, que les causes environnementales soient entendues, mais il y a une réelle crise de confiance, le courant passe mal avec les institutions. Mais je pense que tous ces blocages disparaîtront bientôt ».