Cela fait plus d’une semaine que le secrétaire général du Mouvement Projet Tunisie, Mohsen Marzouk, a annoncé que son parti n’appuie plus le gouvernement d’union nationale. Rencontré à l’ARP, Abderraouf Chérif, président du bloc parlementaire Machrou3 Tounes, a affirmé: » L’Accord de Carthage n’a pas été respecté par le gouvernement. Cela a commencé avec la loi de finances et récemment la désignation des délégués qui s’est basée sur des allégeances politiques ».
Il poursuit: « Les choses ne vont pas dans le bon sens. On ne reconnaît plus ce qu’on a signé lors de l’Accord de Carthage.Or quand on entend le discours du Président de la République et celui du Chef du gouvernement sur les priorités, à savoir la lutte contre la corruption au même titre que celui de la lutte contre le terrorisme, rien n’a été fait à ce jour et on s’interroge pourquoi ».
Evoquant le volet des désignations des délégués, M Chérif a souligné qu’elles n’ont pas tenues compte de la compétence, ou de l’expérience ou plus encore de l’impartialité mais plutôt de la répartition partisane. Et d’indiquer: « Une administration républicaine ne doit appartenir à aucun parti politique dans un pays qui veut construire sa démocratie ».
Et de poursuivre: « Comme nous sommes à l’approche des élections municipales, ce qui se passe en ce moment n’est autre qu’un grand partage de gâteau entre Ennahdha et Nidaa Tounes. Et de ce fait, l’égalité des chances ne serait pas la même pour tout le monde. Cela dit, à un gouvernement qui ne respecte plus ses engagements, nous ne pouvons plus lui accorder notre confiance ».
Sur un autre volet, la diplomatie parallèle, le président du bloc parlementaire Machrou3 Toune a déclaré: « Il n’est pas normal de voir le chef du mouvement d’Ennahdha s’arroger le droit de régler la crise libyenne et aller même jusqu’à planifier un congrès dans ce sens. Nous tenons à installer une démocratie, une administration républicaine au service des citoyens. Notre but est clair : nous voulons rééquilibrer le paysage politique pour qu’il n’ y ait plus uniquement que de grands pôles ».
Et de conclure: « Nous avons tout un programme de réformes que nous présenterons fin mars, avec des solutions de rechange. Ceci étant, si nous voulons bâtir la démocratie, il ne suffit pas de dire que nous sommes dans une opposition, mais une opposition constructive qui apporte des solutions. C’est notre projet auquel nous croyons sérieusement et nous réussirons ».