Les opportunités ne manquent pas dans le secteur automobile en Tunisie. Des chances à saisir et des secteurs qui devraient être perfectionnés, d’après une étude menée par la Chambre de commerce tuniso-allemande (AHK–Tunisie) et le ministère du Commerce lors d’une conférence de presse tenue aujourd’hui, à Tunis, en présence du ministre du Commerce, Zied Ladhari.
La Tunisie est appelée à investir dans l’attraction d’un premier grand site de fabricants d’équipements d’origine (FEO) et d’améliorer les conditions de base pour l’attirer, d’après l’étude présentée ce matin. De même, la Tunisie doit entamer la démarche suivante : l’obtention d’un consensus politique sur l’importance stratégique et la nécessité d’investir dans le premier grand FEO.
Par ailleurs, la Tunisie est appelée à améliorer son attractivité, et ce, à travers l’avancement du projet de port en eaux profondes avec un ample espace pour le rangement des voitures. La mise en place d’une zone franche pour le secteur de l’équipement automobile, à proximité du nouveau port.
Par ailleurs, des améliorations sont à faire, recommande la même étude : la disponibilité de la main-d’œuvre qualifiée, en particulier d’ingénieurs en équipements automobiles ou en électronique.
Intitulée : « Le développement de l’écosystème de l’automobile en Tunisie », l’étude a été faite sur un échantillon de 192 entreprises exerçant dans le domaine de l’automobile en Tunisie. Il s’agit de 114 entreprises étrangères et 78 entreprises tunisiennes. L’étude indique que l’entreprise étrangère installée en Tunisie emploie 59.523 personnes contre 19.964 emplois pour les entreprises tunisiennes. Ainsi l’Allemagne, selon la même étude, se positionne en tête du peloton en ce qui concerne le nombre de postes d’emploi et celui d’entreprises basées en Tunisie.
Les entreprises allemandes basées en Tunisie emploient 29.948 personnes suivies de la France qui emploie 16.668 personnes, le Japon 6178, les Etats-Unis 2757 postes d’emploi. Pour le nombre d’entreprises, l’Allemagne vient en tête de liste avec 29 entreprises, suivie de la France avec 25 entreprises, du Japon dont le nombre d’entreprises est de l’ordre de 5 entreprises uniquement, Etats-Unis (5 entreprises) et l’Italie 5 entreprises.
L’étude indique, dans le même contexte, que la Tunisie a des opportunités élevées en ce qui concerne la conduite autonome (capteurs radar, caméras, unité de contrôle et dispositifs optéo-électroniques). L’expert a fait savoir que la Tunisie a des potentialités élevées en ce qui concerne les véhicules électriques.
L’étude indique, par ailleurs, qu’il faut miser sur une stratégie cluster et une stratégie FEO. A cet instar, il a indiqué que le positionnement de la Tunisie sur le secteur du câble est compétitif à l’échelle internationale et que les domaines connexes comme les commutateurs et connecteurs sont très bien développés. En ce qui concerne le cluster électronique, l’étude a fait savoir que la Tunisie peut s’appuyer sur une solide compétence dans la production et l’essai de systèmes électroniques, airbags et pièces mécatroniques.
Deux opportunités sont à saisir : les voitures et les véhicules utilitaires vont changer considérablement au cours des dix prochaines années, tandis que l’électronique et les TI vont jouer un rôle clé dans ce développement, l’existence de nouveaux défis découlant de la connectivité et de la conduite autonome nécessitant des systèmes électroniques les plus avancés et les plus sûrs, de plus en plus de capteurs, RF, de dispositifs de radar et à ultrason, ainsi que des systèmes plus complexes de protection des passagers (airbags, système de retenue).
En ce qui concerne les véhicules utilitaires et spéciaux, l’étude indique l’existence d’un grand nombre de petits fabricants de véhicules commerciaux, de remorques et de conversion de véhicules et un petit nombre d’unités d’assemblage de voitures de petite série.
Zied Ladhari a indiqué qu’à partir de cette étude, le ministère va établir une feuille de route pour la promotion du secteur et d’ajouter que la Tunisie ne peut se permettre le luxe d’être sur plusieurs secteurs. Ainsi, il a indiqué qu’il faut choisir les secteurs les plus compétitifs.
Dans une déclaration aux médias, Raouf Ben Debba, président de l’AHK Tunisie a fait savoir que des négociations sont en cours avec le constructeur Wolkswagen pour l’implantation en Tunisie d’une unité et sera totalement à l’exportation.