La lutte contre la radicalisation est au cœur des débats que ce soit en Tunisie ou en France. Des chercheurs, psychologues, sociologues, des sécuritaires à la retraite participent au Programme de la prévention contre la radicalisation en mettant leur savoir en commun.
A l’occasion de sa visite en Tunisie, Muriel Domenach, secrétaire générale du Comité interministériel à la prévention de la délinquance et de la radicalisation, a donné une conférence, en début de soirée du lundi 6 février à l’auditorium de l’Institut Français de Tunisie, sur le thème : « Prévention de la radicalisation, que peut faire l’Etat ? L’exemple de la France. Quels sont les axes de prévention contre la radicalisation? »
D’après Mme Domenach, il y a cinq axes : la détection, la prise en charge, la formation des professionnels, la réinsertion, et le contre-discours. Elle précise dans ce contexte: “ Il faut pouvoir détecter les jeunes radicalisés, puis il faut les prendre en charge pour leur offrir un suivi social, éducatif, psychologique. Troisièmement, il faut former ceux qu’ils les prennent en charge, il faut réinsérer ceux qui ont déjà basculé. Et puis cinquièmement, il faut développer un contre-discours. D’ailleurs, à ce niveau, nous sommes très partants pour encore resserrer notre coopération avec la Tunisie.”
« La mobilisation de la société civile tunisienne est une approche forte, elle l’est aussi en France. Et c’est ce que nous souhaitons, en revanche, mieux dynamiser le contre-discours sociétal », souligne-t-elle.
Renforcer la coopération entre les deux pays, à savoir créer un véritable partenariat franco-tunisien et euro-méditerranéen permet de renforcer le contre-discours face à Daech. Et d’indiquer: « En France, nous développons un contre-discours d’Etat via Stop-djihadisme. Et nous sommes tout à fait prêts à coopérer avec la Tunisie à ce sujet ».
Concernant « les revenants », Mme Domenach a répondu: « Il s’agit d’une question très difficile car il faut penser à protéger la société. En France, nous avons une politique pénale extrêmement ferme, ils sont systématiquement judiciarisés au retour, et puis bien évidemment il faut protéger la société notamment comment réfléchir à une prise en charge psychologique, spécifique, et là on parle de réinsertion, en particulier la réinsertion des enfants dans la société ».