Björn Rother, Chef de mission pour la Tunisie auprès du FMI, dans une déclaration à l’issue d’une visite de travail effectuée en Tunisie, a estimé que l’économie tunisienne est résiliente.
Cette visite de travail est destinée à examiner les perspectives économiques et les politiques que les autorités entendent mener dans le cadre du programme de réformes économiques appuyé par un accord quadriennal au titre du mécanisme élargi de crédit (MEDC) approuvé en mai 2016.
Lors de cette visite, l’équipe du FMI a eu des entretiens avec le chef du gouvernement, Youssef Chahed, la ministre des Finances, Mme Lamia Zribi, le ministre du Développement, de l’Investissement et de la Coopération internationale, Fadhel Abdelkefi, le ministre de la Fonction publique, Abid Briki, et le gouverneur de la Banque centrale de Tunisie, Chedly Ayari. D’autres entretiens ont été également prévus.
Björn Rother a affirmé que «l’économie tunisienne continue de faire preuve de résilience dans une conjoncture nationale et internationale difficile. Le taux de croissance devrait rebondir à 2,5 % en 2017, contre 1,3 % en 2016, impulsé par le regain de confiance suscité par la réussite de la conférence Tunisia 2020 en novembre dernier et par l’adoption de textes de loi essentiels liés au secteur privé ».
Cependant, il a signalé que de « redoutables défis macroéconomiques subsistent ». A l’instar de la dette publique qui continue de s’alourdir dépassant 60% du PIB en 2016, indique le communiqué.
« Les mesures adoptées par les autorités dans le cadre de la loi de finances 2017 réduiront le déficit budgétaire global de manière modeste à 5,6 % du PIB, contre une estimation de 6 % en 2016, niveau supérieur à l’objectif visé initialement dans le cadre du MEDC, en raison d’une croissance plus faible et de dérapages de la politique budgétaire », précise-t-il. Et d’ajouter que la masse salariale de la fonction publique en pourcentage du PIB est parmi les plus élevées au monde et le déficit des transactions courantes reste considérable.
D’après Björn Rother, les autorités tunisiennes et les équipes du FMI sont d’accord quant à la nécessité de mettre en place des actions urgentes pour protéger la situation des finances publiques, accroître l’investissement public et accélérer les progrès des réformes structurelles qui ont été retardées.
Dans ce contexte, le Chef de mission pour la Tunisie auprès du FMI a rappelé que les autorités tunisiennes ont déjà annoncé leurs priorités à court terme, notamment une plus grande mobilisation des recettes fiscales de manière juste et efficiente, la rationalisation de la masse salariale du secteur public afin de dégager une plus grande marge de manœuvre en faveur des investissements publics et la mise en place du mécanisme d’ajustement des prix des carburants.
Cependant « les mesures destinées à assurer la viabilité du système de sécurité sociale représentent une autre priorité importante. Ces initiatives sont vitales pour faire en sorte que l’économie tunisienne connaisse une croissance plus forte et puisse créer davantage d’emplois et pour veiller à ce que tous les Tunisiens continuent de bénéficier de services de base adéquats ».
L’équipe du FMI a salué la détermination du gouvernement à avancer dans la modernisation de la fonction publique et les mesures prises pour veiller à la bonne santé des banques et des entreprises publiques, établir une haute autorité indépendante de lutte contre la corruption et mettre en place des dispositifs efficaces de protection des populations les plus vulnérables.