La victoire de Donald Trump était une énorme surprise non seulement du côté des Républicains ou des Démocrates, mais aussi dans le monde arabe. Dans une interview accordée à la chaîne russe RT Russia today, dans sa version arabe, Khemaies Jhinaoui, ministre des Affaires étrangères, est revenu sur les relations qui lient les Etats-Unis et la Tunisie, ainsi que la crise libyenne et la lutte contre le terrorisme.
« Nous avons de bonnes relations avec les Etats-Unis, notamment dans le domaine de la sécurité », souligne Khemaies Jhinaoui, tout en poursuivant que la coopération sécuritaire et contre le terrorisme ne date pas d’hier. Il a également fait savoir qu’un partenariat sur le plan économique a été mis en place, en particulier tout juste après 2011. Il a précisé dans ce contexte : « C’est pourquoi, je ne pense pas non plus que la nature des relations entre nos deux pays changera avec la nouvelle Administration ».
Et d’indiquer: « C’est peut-être une des raisons pour lesquelles les USA n’ont pas inclus la Tunisie sur la liste des pays dont les citoyens sont interdits d’entrée sur le sol américain. Le Président Trump a été démocratiquement élu, il a le droit de prendre les décisions qu’il juge conformes à l’intérêt national de son pays ».
Evoquant la question du grand nombre de Tunisiens ayant rejoint les organisations terroristes, il a répondu: « Nous n’avons pas de statistiques précises concernant le nombre des Tunisiens qui se trouvent dans les zones de tension tout comme d’autres nationalités en provenance des pays étrangers. Je crois fermement que la Tunisie mènera le combat contre le terrorisme comme tout Etat démocratique. Pour cela, nous avons une Constitution en bonne et due forme et une loi antiterroriste, qui est exemplaire ».
Quant au retour des terroristes, « la loi sera appliquée. D’ailleurs le gouvernement a pris ses dispositions à ce sujet », a-t-il précisé.
Quant à la crise libyenne, M Jhinaoui a indiqué: « Il est important que les Libyens reprennent la voie du dialogue et trouvent un consensus commun ». Et de poursuivre: « Nous souhaiterions que les Libyens se mettent autour d’une table de négociations et arrivent ensemble à trouver une solution. Le Président de la République a pris l’initiative, de concert avec l’Algérie et l’Egypte, de résoudre le conflit libyen. Il m’a chargé de rencontrer le Président égyptien qui a suggéré d’appliquer l’accord de Skhirat ».
Il conclut : « Et si les Libyens jugent nécessaire de revoir cet accord ou de le modifier sans une intervention étrangère, c’est leur choix. Nous ne voulons pas leur imposer notre expérience, celle du dialogue national, mais nous leur disons que l’avenir de la Libye passe avant tout par l’unité du peuple libyen dans son intégralité ».