Maisons de services administratifs dans les délégations prioritaires, portail unique destiné aux entreprises et probablement abandon de la formalité de la légalisation de signature. Nouvelles mesures annoncées afin de conjurer quelques-uns des maux – et ils sont légion – dont souffre notre administration.
Quoi que l’on puisse dire de ce qui n’a pas été dit ou persister à faire les critiques à propos d’une administration- la nôtre cela s’entend- manifestement en mal de vitesse et sans cesse renvoyée au chapitre des « maux chroniques », la volonté actuelle des autorités, celle annoncée tout récemment, a de quoi retenir l’attention ou du moins mériter que l’on s’y arrête. Il est clair, et c’est unanimement constaté, que l’administration est en mal de toutes ses composantes.
Diagnostic cinglant qui appelle un traitement approprié, voire une réanimation d’urgence. Les quelques mesures annoncées ces derniers jours peuvent-elles être considérées comme prémices encourageantes?
Pour le moment du moins, pour aider à mieux entrevoir la réalité, et par là même transcender les lenteurs et les inconforts. Sans pour autant verser dans l’excès, on est tenté de croire que c’est un début prometteur.
Le Chef du gouvernement en personne a insisté, il y a de cela deux jours, sur l’impératif d’apporter un plus à l’infrastructure administrative existante, afin de répondre aux défis de l’heure. Une autre manière d’exprimer ce que l’on sait déjà.
En effet, la réalité et cela n’est plus à prouver, est empreinte de ces désolantes images d’une bureaucratie excessive, asphyxiante, à la limite castratrice, et de ces procédures souvent marathoniennes et pour la plupart inutiles. Un vécu administratif inhibiteur aux lenteurs chroniques.
Le gouvernement Chahed se veut conséquent. Il faut y remédier. Pour commencer, et sans pour autant faire valoir un projet de revoir de fond en comble ce qui existe, il s’est positionné dans cette perspective en annonçant une batterie de nouvelles mesures intéressantes pour la plupart. Il s’agit essentiellement d’une approche visant, comme cela a été dit, à instaurer « un climat administratif développé ».
Sans pour autant pousser la prétention jusqu’à faire de ce qui a été annoncé le « sésame » heureux de l’alternative ni avancer que de la sorte on arrivera à éradiquer définitivement le mal et ses phénomènes vicieux, il s’agit du début d’une approche salutaire.
Celle-ci, si ses manifestations venaient à voir le jour, pourrait contribuer à amoindrir l’impact de la réalité administrative et soulager des « douleurs » héritées. Que l’on en juge.
Vingt nouvelles maisons de services administratifs seront créées dans des délégations qualifiées de prioritaires. Ceci viendra répondre à un véritable besoin et favorisera une dynamique bénéfique et qui faisait défaut jusque-là.
De même, cent espaces d’accueil seront aménagés dans les services publics, et ce, pour permettre de réaliser les objectifs prioritaires, vu l’échec des procédures en vigueur, en l’occurrence fournir aux investisseurs et aux citoyens des services administratifs divers, loin des lenteurs habituelles et des procédures harassantes.
Un projet à ce propos a été, à l’occasion, annoncé consistant en l’abandon pur et simple de la formalité de la légalisation de signature. Cette formalité surannée s’est vu avec le temps affubler d’une solennité exagérée et manifestement inutile puisque l’utilité de cette technique réside seulement non pas dans l’aspect officiel de la signature mais uniquement- et cela les juristes le savent- dans le fait d’affecter une date sûre à celle-ci. Abandonner cette procédure, encombrante, ne peut être que salutaire, d’où la perspicacité de la réforme annoncée.
Ceci n’est qu’un échantillon représentatif de la volonté de dépasser les lacunes du vécu administratif depuis des décennies. Il traduit, comme cela a été annoncé, un désir partagé par tous.
Il importe donc que cela puisse se concrétiser dans le futur proche et qu’il ne soit pas en lui-même vecteur d’autres obstacles procéduraux ou autres qui contribueront à ressasser les mêmes clichés du passé… et du présent, jusqu’à nouvel ordre.