Alors qu’on pensait avoir tourné la page avec l’adoption de la loi relative aux élections municipales, voilà que l’Atide, par la voix de son président, Moez Bouraoui, s’insurge contre le mode de scrutin qui risque d’être appliqué aux municipales, qui n’est rien d’autre que celui qui a été utilisé lors des législatives. “Mais la gestion des municipales n’est pas aussi simple, ni pour une ville, ni pour une commune, encore moins quand il s’agit d’ une région”, nous explique Moez Bouraoui, président de l’Association Tunisienne pour l’Intégrité et la Démocratie des élections (Atide).
Il précise dans ce contexte: » Non seulement il n’existe nulle part ailleurs, mais c’est un mode de scrutin inadapté par rapport à la démocratie participative ».
Il ajoute que la loi qui a été votée se réfère à un mode de scrutin proportionnel dans l’unique intérêt de refléter le pluralisme. Cela dit, la situation est beaucoup plus complexe. Entre les conseils municipaux qui se retrouveront face à un blocage de gouvernance et les litiges qui pourraient naître, qui pourra débloquer la situation ? » Certainement pas le maire », s’exclame-t-il.
« Or avec une telle loi, l’intérêt du citoyen est bafoué et seul l’intérêt partisan y trouvera son compte « , poursuit-il.
Et de s’interroger : « Quid du Code des collectivités locales ? Sans ce code, l’échec sera inévitable. Même si l’article 176 bis de la loi électorale votée stipule que les élections municipales pourraient avoir lieu sans le vote de la loi sur le Code des collectivités locales. »
Il conclut : » Si le Code des collectivités locales ne passe pas, l’Atide appellera au boycott des municipales ».