Selon la dernière étude des économistes du cabinet de conseil et d’audit PwC, intitulée « The World in 2050 – The long view : how will the global economic order change by 2050? », le centre de gravité de l’économie mondiale devrait continuer de s’éloigner des pays matures au cours des 33 prochaines années.
Dans le même temps, les pays émergents continueront d’accroître leur part du PIB mondial à long terme, ce qui pose des défis aux décideurs politiques pour assurer une croissance durable et représente des opportunités pour les entreprises qui sauront s’adapter au nouvel environnement de marché.
Selon l’étude de PwC, l’économie mondiale devrait connaître un taux de croissance annuel réel moyen d’environ 2,5% sur la période 2016-2050. Cette croissance sera essentiellement portée par les marchés émergents et les pays en développement.
Selon Pascal Ansart, conseil en stratégie de PwC, « le centre de gravité de l’économie mondiale devrait continuer de s’éloigner des pays matures pour s’orienter vers les économies émergentes en Asie et ailleurs. Les pays de l’E7 pourraient peser près de 50% du PIB mondial d’ici 2050, tandis que la part des pays du G7 diminuerait à tout juste 20%. »
En 2050, l’Indonésie et le Mexique devraient éclipser le Japon, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la France, tandis que la Turquie pourrait dépasser l’Italie. Le Vietnam, l’Inde et le Bangladesh pourraient connaître la croissance la plus rapide sur la période 2016-2050, avec un taux annuel moyen de l’ordre de 5% (cf. figure 3).
Selon les économistes de PwC, le Nigeria est en mesure de se hisser de la 22e à la 14e place au classement général, à condition de diversifier son économie pour réduire sa dépendance au pétrole et de renforcer ses institutions et ses infrastructures.
Ainsi, la part relative du PIB de la Chine et de l’Inde au sein du PIB monde devrait passer de 18 à 20% et de 7% à 15% respectivement, alors que le poids des Etats-Unis et de l’Europe 27 devrait baisser de 4 et 6 points respectivement.
« La croissance dans de nombreux pays émergents sera soutenue par une relative dynamique démographique. Cette évolution devrait néanmoins s’accompagner d’investissements dans l’éducation et d’une amélioration des fondamentaux macroéconomiques pour garantir suffisamment d’emplois aux jeunes en nombre croissant dans ces pays. », explique Vladislava Iovkova, Senior Manager Strategy, spécialiste en analyses économiques.
Des revenus moyens en croissance dans les pays en développement comme dans les pays développés
La bonne nouvelle pour les économies matures, c’est qu’elles continueront de disposer d’un revenu moyen plus élevé. Les marchés émergents devraient progressivement combler cet écart, mais la convergence totale des niveaux de revenu à travers le monde ne devrait pas avoir lieu avant 2050.
Vladislava Iovkova ajoute :
« Les écarts de revenu moyen entre pays se combleront au fil du temps, mais ce processus sera loin d’être achevé à l’horizon 2050. En 2050, le niveau de revenu moyen des États-Unis sera environ le double de celui de la Chine et le triple de celui de l’Inde – mais il est également possible que les inégalités de revenus entre les pays continuent de croître, notamment en raison des évolutions technologiques qui favorisent les travailleurs les plus qualifiés et les détenteurs de capitaux. »
En parallèle, de nombreuses économies matures (et éventuellement quelques marchés émergents comme la Chine) connaîtront un déclin marqué de leur population en âge de travailler.
Les grands enseignements de l’étude sont :
- L’économie mondiale devrait doubler de taille d’ici 2042.
- La Chine a déjà détrôné les États-Unis au rang de 1ère puissance économique mondiale en termes de PIB en PPA ; l’Inde pourrait disputer la 2ème place aux États-Unis d’ici 2050 et l’Indonésie se hisser à la 4e place, devançant ainsi des économies développées comme le Japon et l’Allemagne.
- D’ici 2050, six des sept plus grandes économies au monde pourraient être des pays émergents.
- La part de l’Europe des 27 dans le PIB mondial pourrait tomber en deçà de 10% à l’horizon 2050.
- Le Nigeria a le potentiel de s’élever dans les classements mondiaux par PIB, à condition toutefois de diversifier son économie et d’améliorer ses standards de gouvernance ainsi que ses infrastructures.