La polémique des élections municipales ne fait que commencer. Les observateurs ainsi que l’opinion publique dans son ensemble reprochent à la loi votée, relative aux prochaines municipales, des défaillances. Qu’en est-il au juste ?
Invité sur une des chaînes TV, Rafik Halouani, coordinateur général du réseau Mourakiboun, a fait savoir que ce sont bien les grands partis politiques qui domineront le pouvoir local. Il précise dans ce contexte: « De ce fait, il n’y aura pas de changement pour la simple raison que les élections municipales rimeront avec la forte participation des grands partis politiques, et les autres dits indépendants sont destinés à en pâtir ».
Et d’ajouter: « Dans la mesure où un grand parti politique se présente aux municipales, il a de fortes chances de gagner car il dispose de grands moyens financiers et d’importantes ressources humaines. En outre, les jeunes seront écartés de la vie politique locale ».
D’après lui, le ras-le-bol est manifeste parmi les jeunes qui n’attendent plus rien des politiques. Ils estiment même qu’auparavant, il était encore possible de se procurer un emploi même précaire, contrairement à aujourd’hui où tous les horizons sont bouchés.
« Quel bilan peut-on dresser six ans après? Nous sommes en partie responsables de ce qui arrive mais plus encore comment restaurer cette confiance disparue, entre gouvernants et gouvernés ? s’interroge-t-il. M Halouani impute la responsabilité à l’ARP « car elle a décidé que la politique ne peut être faite que par des partis politiques, alors que les élections municipales sont des élections de proximité », rétorque-t-il. Et d’indiquer: « Aujourd’hui, les politiciens sont les champions des discours mais quand il s’agit d’actions concrètes, ils fuient leurs responsabilités ».
Cela dit, si l’on compare les élections législatives et les municipales, il va sans dire que les législatives sont nationales tandis que les municipales sont locales mais se déroulent en même temps dans toutes les villes. Bien que le mode de scrutin des municipales soit contesté de la part des associations comme Atide, Mourakiboun et bien d’autres qui, selon elles, il s’agit du même mode de scrutin des législatives, ce qui est tout de même inadapté car le risque pour les petits partis ou les indépendants reste ingouvernable, sans parler que ces derniers n’ont aucune chance de s’affirmer dans les communes ou dans les villes.
De son côté, Kamel Ben Massaoud, avocat et professeur de droit, a expliqué que la démocratie a besoin de partis politiques et de concurrence loyale, « Sans oublier que pour notre cas nous avons vécu pendant des décennies un vide politique », ajoute-t-il.
Et d’indiquer: « Les élections municipales sont une chance pour le bien commun. Tout comme il ne faut pas non plus oublier qu’elles sont une arme à double tranchant. D’où la nécessité de mettre en place la démocratie participative ».
Par ailleurs, Nabil Baffoun, membre de l’ISIE, a conclu que malgré les difficultés et les défis, auxquels devra faire face l’Instance lors des municipales, ce sera tout de même une réussite comme celles de 2011 et 2014.