Le traitement du cancer fait appel à de nouvelles techniques porteuses d’espoir, et qui constituent en même temps, de nombreux défis qu’il faudra relever. Quoi de mieux que l’espoir pour célébrer la Journée mondiale de la lutte contre le cancer de l’enfant ?
Dans cette perspective, une conférence intitulée « De la biologie aux traitements en passant par les maths! » et organisée par la fondation Youth for Science et l’association française « Maths pour Tous », en collaboration avec l’Institut Pasteur Tunis, a été tenue pour mettre en avant les nouveautés en matière de lutte contre le cancer.
Parmi elles, l’immunothérapie une nouvelle technique qui repose sur les propriétés intrinsèques des tumeurs. En effet, chaque cellule est caractérisée par un matériel génétique qui lui est propre, cette « empreinte génétique » est l’élément qui détermine les propriétés des protéines exprimées dans la cellule. Etant différentes du tissu normal, ces cellules et protéines seront reconnues par le système immunitaire et détruites car considérées comme intruses. Seulement les cellules cancéreuses parviennent à échapper à ce système de détection car elles sont peu immunogènes. L’immunothérapie intervient par le biais d’un certain apprentissage permettant à l’organisme de mieux reconnaître les cellules cancéreuses et mieux les attaquer, notamment les protéines qu’elles sécrètent.
Faisant intervenir un panel d’éléments ( récepteurs membranaires, protéines fabriquées par le système immunitaire) le choix n’est pas aisé aux questions qui se posent telles que : « Quelles sont les combinaisons les plus efficaces ?» , « Quelle association thérapeutique choisir ?» , « Quelle est la meilleure dose à administrer ?», la réponse se trouve dans les mathématiques.
En effet, devant les innombrables choix qui se présentent devant le thérapeute, les mathématiques permettent de cibler la meilleure thérapeutique en tenant compte des données liées à la tumeur et celles relatives au patient. Hormis les objectifs du traitement, ces techniques interviennent dans la réduction de la toxicité des produits utilisés.
Ce concept va plus loin par la modélisation d’équations mathématiques régies par des algorithmes de manière à optimiser les associations synergiques entre différentes thérapeutiques ( à titre d’exemple la chimiothérapie et l’immunothérapie).
Le but ultime de l’intervention des mathématiques étant d’adapter au mieux les thérapies en fonction de la personne dans le cadre d’une vision de la médecine qui devient de plus en plus ciblée sur l’individu plutôt que le protocole thérapeutique.
L’adaptation des schémas thérapeutiques par des modèles mathématiques adaptés à l’individu est un concept qui est à l’heure actuelle au stade de l’expérimentation, pourtant tout incite à croire que c’est cette vision de la médecine qui sera la règle dans un proche avenir…Espérons-le !