La polémique sur les élections municipales se poursuit. Une grande incompréhension est exprimée aussi bien par les observateurs, la société civile que par l’opinion publique. Quels sont les dessous de la loi qui régit les élections municipales ?
Rencontré lors d’un débat à ce sujet, organisé par Tunisian School of Politics, Rafik Halouani, coordinateur général du réseau Mourakiboun, a fait savoir que la probabilité d’organiser les Régionales demeure encore floue.
Il précise: « Il est vrai qu’on se prépare pour les élections municipales, mais on ignore encore si elles auront lieu en même temps que les Régionales ou non. Techniquement, c’est possible, il suffit de mettre deux urnes de couleurs différentes et d’expliquer aux citoyens la différence entre les deux. Si je prends quelqu’un de Sousse et qui habite à Hergla, le citoyen lambda votera aussi bien pour sa municipalité que pour sa région ».
Et d’indiquer: » Le grand changement aura lieu avec le Code des collectivités locales qui sera adopté prochainement à l’ARP. De ce fait, les citoyens auront plus de pouvoir, chose à laquelle ils n’étaient pas habitués ».
D’après lui, ce qui pose problème, c’est l’absence des tribunaux administratifs dans les régions et dans les villes, idem pour la Cour des comptes qui devrait être créée dans chaque circonscription. Et de poursuivre: « Les pouvoir central et local seront en concurrence. Cela pourrait poser problème et il va falloir réfléchir ensemble pour trouver le bon équilibre entre les deux pouvoirs. La démocratie n’a pas de prix, mais si nous faisons des faux pas, la décentralisation sera enterrée ».
Il ajoute: « Nous avons raté une grande opportunité de réconciliation entre le citoyen et l’élu, car les jeunes n’ont plus l’intention de voter. Ils en ont simplement marre de la politique des politiciens. Et nous nous trouvons face à une représentativité très faible des indépendants et seuls les grands partis politiques ont toutes les chances de leur côté ».
Interrogé sur la tâche du gouverneur et du maire, il a répondu : « On le saura quand le Code des collectivités locales sera adopté. Nous sommes entre le marteau et l’enclume car les juristes s’attendent à la fidèle application des textes juridiques, contrairement aux malintentionnés qui veulent accélérer pour profiter de l’instabilité régnante ».